Je n’ai pas fini cette course! Première déception en running mais aucun regret. En amateur, nous n’avons rien à prouver, courir rime avec plaisir… Et ce fut le cas!Veille du depart, petite réunion avec tout le monde et remise des maillots et dossards. On nous annonce que le temps de course limite de 13heures sera appliqué : Aie.
Les affaires sont bien préparées pour être rapidement prêts le lendemain matin. La nuit sera courte, nos jeunes compagnons de chambre ne peuvent pas se mettre au lit avant une heure du matin (n’est-ce pas Saidou, Bachouchi et Marcello?!). Le vent a soufflé fort cette nuit et on s’inquiète pour la course!Apres douche et petit déjeuner on se retrouve dans le bus. Super bonne ambiance, on se chambre, on rit, on se détend. On nous emmène au point de départ. Le jour peine à se lever. On se prépare, il fait frais, on discute, on immortalise le moment.Le départ est donné à 6h30. Je démarre lentement. Je fais quelques kilomètres avec une coureuse de Constantine accompagnée par sa fille en voiture. Puis je me retrouve dernière position pendant près deux heures en compagnie de Ali Zabila.Cette première partie est du pur bonheur, jusqu’au 40km ce ne fut que du plaisir : temps frais, l’air pur et sec, une envie de chanter dans la tête.Arrivée au 50e, le ok de Sadek pour continuer (mention spéciale pour sadek, arrivé la veille de la course et qui a été sur tous les fronts). Là, le dur commence! Du 50 au 70 alternance de course et marche. Avec les encouragements de Abderrezak, ses conseils. Chaque poste de ravitaillement, chaque 5km de gagnés coutent! Je m’y allonge quelques secondes, un petit massage et cela repart ou plutôt on essaie.Le doute s’installe, la fatigue est là, c’est le mur. Au 75 e kilomètre, je suis pris de vertiges, c’est Abderrezak qui me voit vaciller me demande puis me force à m’arrêter. Des sanglots s’étouffent dans ma gorge! Je m’assois sur le bord de la route, bois un peu d’eau, me repose quelques instants. Non, je dois essayer de repartir! Je convainc Abderrezak : si je vacille si ce n’est qu’un peu, on arrête.On vient de m’annoncer que le délai de course est passé à 14 heures! Bon à prendre.Je reprend la route! J’alterne de la marche rapide et un peu de course! La douleur est là. On essaie la bombe anesthésiante, sans grand effet. Premières ampoules :Changement de chaussures.Arrivée au 80km. Petit arrêt en compagnie de Farid Younsi. On me fait un massage. Je mange un peu, tient du fromage! (j’en ai marre du sucré).Et on repart! Enfin j’essaie. La douleur est insupportable! Les tendons des genoux (Bruno me dira que ce sont les TFL) me brûlent à chaque pas. Même marcher est trop douloureux. Et il reste 20km! J’essaie quelques pas, la douleur est là, bien là.Courir doit rester un plaisir. Pas le risque de se blesser. Même si j’ai du mal à l’avaler (c’est le cas!), le plus raisonnable est d’arrêter. Stop au 81e km. Je monte dans une voiture avec Bruno qui me remonte le moral : on ne peut rien contre un problème mécanique (lui aussi a du arrêter pour des douleurs au dos).Une belle expérience à vivre, avec une superbe organisation du Bac, présence sur tout le parcours de la gendarmerie et des ambulances de la protection civile.
Salutation sportives.
Wacyl
Démystification du 100 km
J’ai réussi ! En 13 h 21, j’ai réussi à parcourir à pied, en courant le plus souvent, en marchant aussi parfois, les 100 km qui séparent Biskra de Ouled-Djellal.
Il y a au tout début un grain de folie, une parole lancée à la cantonade pour se donner le courage d’y penser, de croire que courir 100 km est à ma portée. Il y a cette idée qui prend forme toute seule parce que j’ai osé l’évoquer et demander à un ami – comme si j’étais un habitué de cette épreuve – s’il était disposé à m’accompagner à vélo. J’en ai parlé à un cercle restreint de compagnons avec qui je coure régulièrement, tous m’ont dit que je pouvais certainement courir 100 km.
Pris au sérieux par les autres pour cette audace, je devais alors me prendre au sérieux moi-même ! Il y a environ 3 mois, je n’osais encore m’y décider, aujourd’hui, je savoure la joie et le bonheur d’être un cent-bornard !
Il fallait y croire pour y arriver. Je n’ai pas cru possible au début que je franchirais un jour cette ligne d’arrivée mythique. Je me suis mis à appliquer avec le plus de rigueur possible un programme d’entrainement que de plus aguerris que moi m’avait conseillé. J’ai aussi écouté leurs conseils pour bien appréhender et me préparer aux sacrifices de cette épreuve. Je suis certain que peu de personnes aurait parié sur ma capacité à réussir, moi y compris. Par contre, la seule chose dont j’étais sûr, c’est que j’étais capable d’aller jusqu’au bout de mes possibilités physiques et morales, de mon entêtement à vouloir réussir, quitte à échouer (ce qui n’est pas le plus grave), l’essentiel étant d’avoir essayé sans regretter plus tard de ne pas avoir tenté l’aventure.
Et c’est une aventure ! une aventure qui se prépare, s’anticipe et se vit instant après instant, doute après doute, dans la douleur, mais en gardant toujours le cap, sans lâcher prise, en tout cas avec toute sa force et toute sa conviction.
La course par elle-même doit être vécue comme un moment de plaisir et non de souffrance, même si la souffrance ne fait que s’accroître peu à peu . Commencée tôt le matin, aux environs de 6 h 25 de cette journée du 27 mars 2014, juste après le lever timide du jour, les 20 premiers kilomètres sont une vraie balade, en compagnie de Chakib et Saïda, accompagnés par nos deux cyclistes, Abdelghani avec Saïda et Toufik avec moi ; Chakib est là pour quelques foulées avant de se joindre aux équipes d’encadrement et de ravitaillement. Cette balade, cet échauffement, nous permet de nous mettre en selle en appliquant la méthode Cyrano (14 minutes de course puis une minute de marche) en respectant le rythme que nous nous étions engagés à suivre lors de nos entrainements.
Après que Chakib nous eut quitté au 20ème km, nous avons poursuivi, Saïda et moi, jusqu’au km 30 au même rythme en appliquant la même méthode. Au-delà de cette distance, la course étant bien lancée, Saïda et moi avons alors couru chacun à son rythme ; c’est à partir de ce moment que la course commence réellement ainsi que le défi de se surpasser pour ne pas faiblir au fur et mesure des difficultés et des douleurs. Peu après, le vent se lève, qui nous avait tant inquiété la veille et la nuit précédente, très fort. Le vent, un vrai poison, l’ennemi des coureurs, surtout quand il est de face, ce qui fut le cas. C’est déjà les premiers doutes qui s’installent, ma vitesse chute, l’allure devient plus irrégulière et hésitante. Je ne peux pas abandonner ! Je me dois de continuer ! Quoi qu’il arrive, je dois tout faire pour atteindre le 50ème kilomètre. Mon cycliste accompagnateur voit bien que je peine et lui aussi doute fort que j’aille plus loin, ce qu’il m’avouera plus tard.
Je franchis les 40 km en 4 h 30, un temps qui me donne un peu de baume au cœur ; je gagne le km 50 en 5 h 45. C’est déjà une première victoire ; ce temps correspond à un quart d’heure près à celui que j’espérais avant la course, c’est donc pas si mal. Entretemps, j’avais laissé derrière moi Saïda, puis Djaïb que j’avais dépassé depuis quelques kilomètres déjà.
Tout de même exténué en arrivant au km 50, poste de ravitaillement et de contrôle médical installé à mi-distance, je me laisse happé par Mohamed (médecin) qui me fait allongé au sol pour des massages et des étirements des jambes, ainsi que la prise de tension artérielle. Je ressens çà comme une revitalisation de mon corps. Bien que je me sois constamment hydraté en boisson énergétique combinant du sucre et du sodium, les portions de fromage fondu que me donne à ingurgiter Zohra ont un effet revivifiant qui finissent par me convaincre de poursuivre l’aventure.
Saïda me rejoint à ce poste ainsi que Djaïb, tous les deux me paraissent épuisés ; Saïda me dit que « c’est l’enfer ». Le soleil est à son zénith ; même si la température n’est pas très élevée, c’est le moment le plus chaud de la journée, le vent est retombé et je résiste assez bien à l’envie de lâcher prise. Je repars donc, juste après Saïda qui préfère ne pas trop s’attarder au « stand ». Ca commence à être dur.
Je marche beaucoup ; le rythme est faible et sur les conseils du cycliste de Saïda, Abdelghani, j’alterne entre une minute de course et 30 secondes de marche. Cela permet de récupérer quelques forces sans trop s’épuiser mais la vitesse reste faible pour espérer terminer en moins de 13 heures. Toufik pense bien que ce n’est pas très rentable et se pose la question si cela vaut le coup de poursuivre. J’entends bien mais ne répond pas ; je sais aussi que je terminerai jamais à cette allure. Je change alors de rythme : je me mets à courir 4 minutes et à marcher 1 minute, un cycle de 5 minutes suffisamment court pour ne pas m’épuiser mais qui permet d’augmenter de manière significative ma vitesse. C’est ainsi que je reprends peu à peu confiance en moi-même. Mon allure est plus régulière et Toufik me dira plus tard que j’ai pratiquement repris le même rythme que celui des 20 premiers kilomètres. Les douleurs s’atténuent ou, peut-être, je ne les ressens plus, subjugué par ma capacité à me surpasser.
J’atteints alors le km 65, celui du tournant de ma course. Je suis à 2/3 du parcours et j’ai « consommé » 2/3 des 13 h de temps alloués, soit 8 h 15 environ. A l’arrivée au pos te de ravitaillement, je suis pris en charge par Hamou, Nabil et Abderrahmane qui forment une équipe dynamique et, sans attendre ma réponse, m’allongent au sol pour procéder à des étirements de mes membres et des massages des pieds, des jambes et des cuisses qui ragaillardissent tout mon corps en lui donnant un second souffle pour la suite. Je suis enchanté du résultat car je reprends ma progression avec une facilité qui m’étonne moi-même. Je remercie mes bienfaiteurs d’une efficacité comparable à celle de professionnels. A partir de cet instant, je me sens capable d’aller jusqu’au bout ; je me mets même à estimer ma vitesse pour essayer de finir en moins de 13 h. Toufik m’encourage et me donne du baume au cœur.
Au km 70, des étirements pratiqués par Kamel me redonnent encore du tonus. Malgré la fatigue et mes orteils et la plante des pieds qui me font mal par les frottements que je ressens, je ne lâche pas prise ; ce n’est d’ailleurs plus le moment. Ces petites haltes tous les 5 km sont bénéfiques et sont autant d’étapes qui aident à gérer la course, la fatigue et le stress. Peu après ce poste, Hamid me croise en voiture accompagné de Rachid et vient courir quelques centaines de mètres à mes côtés en m’encourageant.
Au km 75, je rattrape Wacyl, en panne au bord de la route, qui semble beaucoup souffrir ; j’apprendrais plus tard que des douleurs terribles aux genoux l’ont plombé. Je le dépasse et ne lui accorde que peu de temps, nous échangeons quelques mots seulement. Au km 80, Mohamed m’étire les jambes et les masse, ce qui recharge encore mes batteries ; il est même agréablement surpris qu’aucune crampe des muscles inférieurs ne me gêne. Wacyl me rejoins et se laisse aussi massé et étire. Mohamed m’encourage et estime que je peux largement arriver dans les temps.
Nous repartons ensemble, Wacyl et moi. Je suis galvanisé mais Wacyl ne tient plus beaucoup, je le lâche peu à peu ; dommage, il abandonnera un km plus loin. Au 85ème km, les encouragements de Karima, Doria, Redouane et Lounes sont pour moi le signe que je suis en train de réussir ; je poursuis cependant avec plus de difficultés – malgré des étirements et des massages – et il me faut marcher longtemps, peut-être 3 à 4 km, avant de retrouver mes capacités pour courir. Je me rends compte que j’ai perdu beaucoup de temps et si ma motivation, ma rage devrais-je dire, de réussir est toujours aussi aiguisée, j’ai moins de tonus. J’essaie alors de gérer de manière économique mes forces pour arriver au bout. J’alterne course et marche sans plus respecter de fréquence régulière mais en fonction de l’état de fatigue. A 5 km de l’arrivée, la nuit commence doucement à tomber et je continue à marcher à pas rapides jusqu’à l’entrée de la ville où, d’abord un véhicule de la gendarmerie me suit, puis un peu plus loin, un véhicule de la police m’ouvre la route. Il fait maintenant nuit et je suis escorté dans les rues de Ouled-Djellal. Je me remets alors à courir, en signe de reconnaissance pour ceux qui sont sur le parcours à m’encourager ainsi que ceux qui m’accompagnent ; je fais aussi l’effort de courir sans discontinuer jusqu’à l’arrivée.
L’entrée dans le stade, un moment de délivrance et les quelques dizaines de mètres avant la ligne d’arrivée le pur bonheur d’avoir réussi à atteindre un objectif fou, insensé pour certains, mais tout de même réel et palpable : un plaisir à la hauteur d’une épreuve dont la seule motivation est d’aller au bout de ses capacités physiques et morales.
Si le sentiment de fierté m’envahit à ce moment-là, il se double aussi de celui de l’humilité : rien n’est moins sûr de réussir un tel challenge qui, durant toute la durée de la course, est incertain, le doute étant le compagnon inséparable de l’ultra-marathonien.
Il est par contre certain que je n’aurai jamais réussi ce 100 km sans l’appui, l’aide, le dévouement, la disponibilité de tous ceux qui ont encadré la course, qui ont assisté les coureurs, qui n’ont pas rechigné à attendre durant de longues heures aux postes de ravitaillement. Je remercie tous ceux qui, nombreux, sont de ceux-là ; qu’ils ne m’en veulent pas de ne pas citer leurs noms car je risque d’en oublier plusieurs. Je remercie aussi mon accompagnateur à vélo qui a fait preuve de patience et a su m’encourager discrètement sans, aux moments difficiles, manifester son doute.
Alger, le 31 mars 2014 Farid Younsi.
La GRENOUILLE qui se voulait aussi grosse que l’éléphant
14h04min 10sec : c’est mon temps de cette année.
Je commence par remercier ceux qui ont permis que le 100 km des Ziban ait lieu cette année.
Un grand merci à tous ceux qui ont attendu des heures durant notre passage, exposés au froid et au vent, et qui nous ont chaque fois accuillis avec un grand sourire et des encouragements.
Je ne remercierai jamais assez Abdelghani, mon suiveur à vélo pour sa patience, sa gentillesse ; il a usé de tout ce qu’il pouvait pour faire advancer la grenouille…que j’étais à ce moment là.
Depuis 6 ans maintenant, chaque année je me lance dans ce défi, de courir 100 km. Mes objectifs sont multiples : le plaisir de finir une aussi longue distance, la convivialité de la course et le partage que l’on peut avoir avec les coureurs et les organisateurs. Cette “vie simple” pendant une journée, où les plus petits gestes, les moindres petits mots, les regards…apportent beaucoup
Cette édition a été une joie : le grand nombre de participants et la qualité de ceux-ci. Bruno Heubi nous a fait le plaisir de venir et de prendre le départ de la course, comment donc y échapper ?
J’ai d’abord vécu, avant jeudi 27 mars 2014, des moments de grande convivialité avec deux de nos invités : Bruno Heubi et Delphine Bollot. Après les avoir récupérés à l’éaéroport, notre emploi du temps était déjà bien plein : déposer les bagages dans l’appartement qu’ils ont occupé durant leur séjour à Alger, se mettre en tenue et rejoindre un petit groupe d’amis pour un petit galop de 50 minutes au parc zoologique. C’est ainsi que nous avons retrouvé Chakib, Laurent, Zohair, Djo, Wacyl. Déjà le ton était donné. C’est ce que j’aime le plus !
Après cela, chacun d’entre nous est allé se préparer pour le diner. Un moment plus tard, nous nous sommes retrouvés au restaurant ; celui que Bruno apprécie pour son cadre (qui me plait pas mal aussi). Après un thé près de la petite kheima, la soirée a pris fin.
Nous avons convenu de rejoindre Biskra mercredi, veille de la course. Nous avions encore une journée à Alger dont j’ai partagé la matinée avec Bruno et Delphine : une visite à Notre Dame d’Afrique d’où le regard embrasse toute la vue sur la baie d’Alger. Mais dommage, ce jour là, vent frais et brume étaient de la partie.
Mercredi matin, le départ est prévu à 7h30. Il se fait sous la pluie mais dans la bonne humeur, avec Chakib, Laurent, Olivier et Mohamed, dans la seconde voiture, Farid, Bruno, Delphine et moi. L’aventure commence. Les paysages défilent et le contraste apparait très progressivement : de boisé et vert nous allons vers des terres plus arides, de plus en plus sèches…
Progressivement j’imagine, que comme moi, chacun devait penser à la course du lendemain qui allait être freinée par ce vent violent qui soulevait du sable au loin et faisait pencher les arbres…
Après un repas très sympathique dans un petit restaurant de Bousaada et une visite de l’hôtel Kerdada, nous poursuivons notre route vers Biskra.
Peu avant 18 heures nous rejoignons le gros de la troupe des participants, installés depuis la veille au centre d’hébergement de Biskra. Les retrouvailles sont agréables. Et moi qui prétendais ne pas sentir arriver la course, l’approche du “départ” …
Après le diner, une petite réunion avec les organisateurs : les dossards et les tee-shirts nous sont remis ; quelques recommandations et on nous annonce que 13 heures de course sera la limite horaire à ne pas dépasser !
Toute la nuit, le vent a soufflé par raffales, que se passera-t-il le lendemain ? On verra bien…
J’ai partagé la chambre avec Delphine. Levées à 4h15, nous nous ommes douchées pour finir de bien se réveiller, puis petit-déjeuner. En arrivant au réféctoire, de nombreux participants étaient là avant moi dans un silence presque religieux. Bien sûr, je me suis faite remarquer en leur criant haut et fort un grand bonjour ! puis les choses sont allées de plus en plus vite, même si se rendre sur la ligne de départ de la course par bus, nous a paru interminable… nous avons assité au lever très progressif du jou., Dans la ville de Biskra, les arbres ployaient sous le vent et comme par enchantement sur la ligne de départ, rien !
Nous nous sommes encouragés les uns les autres, Bruno m’a adressé des encouragementsparticuliers qui m’ont suivi le restant de la course.
Sur les 20 premiers kilometres, j’étais en très bonne compagnie : Farid, mon frère et Chakib. Puis jusqu’à 30 nous avons continué Farid et moi ; Chakib n’étant pas engagé dans la compétition a rejoint les organisateurs. Mais à partir du point 30, le vent s’est mis à souffler et de face, les difficultés ont commencé pour moi : une fatigue, une lassitude, j’avais froid et était comme déconnectée dans ma tête… Abdelghani m’a encouragé comme il a pu : comme je m’étais mise à marcher, il fallait trouver une solution pour avancer plus vite. Il m’a d’abord suggéré 30secondes de course et autant de marche, puis 1 minute de course et 30 secondes de marche. Je le soupçnne ensuite de m’avoir laissé courir sans rien dire jusqu’à ce que je m’arrête spontanément. C’est ainsi que nous sommes arrivés à l’intersection où nous devions prendre à gauche, après le 45ème kilometre. Mes calculs m’ont fait penser qu’en pregnant ainsi une route à 90° sur la gauche, le vent ne me dérangerait plus. Je me suis alors senti des ailes. Et j’ai alors pris les devant su Ali et Mohamed qui m’avaient dépassé un moment plus tôt.
Enfin le point 50 et là qui je rencontre : Zohra, Mohamed, le médecin, des juges et Farid ! Ca m’a remise en selle… Sans attendre mon suiveur, je me suis échappée et ai repris la route toute seule pendant environ deux kilometres avant de me faire rejoindre par Abdelghani, mon cycliste. Les difficultés du vent se sont faites à nouveau sentir et Farid est revenu à ma hauteur sur la distance qui nous séparait du point 55 où nous avons fait une photo avec Abderrahmane et les enfants qui étaient là.
A partir de là je ne pouvais qu’admirer le courage de Farid que je voyais s’éloigner devant moi… sans plus pouvoir le rattraper
De petits pas rajoutés à d’autres. Des haltes dès que je pouvais m’assoir. Abdelghani me semblait déçu mais je ne me sentais pas de faire plus. La seule chose que je savais c’est que nous allions rejoindre l’arrivée à la force de nos jambes. Il était bien sûr hors de question de baisser les bras (!) : je ne pouvais pas faire “ce coup là” à Abdelghani…c’est là que je me suis prise pour une grenouille. Celle de la fable de La Fontaine. Je me disais que j’étais incorrigible, toujours à me lancer des défis au-dessus de mes possibilités…
Le pire est de toute façon plus loin. Quand j’ai appris que Bruno souffrait de sa sciatique…Chakib qui revenait régulièrement me voir me donnait des nouvelles sur ce qui se passait à l’avant de la course. Après le point 80 c’est Bruno lui-même qui est revenu. Nous avons échangé quelques mots et bien sûr, la grenouille que j’étais lui a promis de continuer la course…
Une bouffée d’oxygène ensuite pendant ma bataille contre le froid et le vent : Hamid est venu me dire qu’en raison des conditions difficiles, la durée de course était prolongée. Et, bien sûr, j’allais consommer mon temps jusqu’au bout !
Au point 85 les courageuses Doria et Karima bravaient le vent et le froid, elles étaient encore plus gelées que moi…
Abdelghani qui marchait et courait à mes cotés, sans remonter sur son vélo s’est mis d’accord avec Mohamed pour que celui-ci récupère le vélo au point 90, et qu’Abdelghani se libère de ce vélo qu’il poussait depuis de grands moments. C’est ce que nous avons fait alors que je jour déclinait. Puis une voiture de la Gendarmerie nous a escortés et éclairés jusqu’à l’arrivée. A l’entrée d’Ouled Djellal je revois Chakib en voiture avec Bruno et Delphine. Leurs paroles m’encourageaient et me poussaient. Chakib est venu courir le dernier kilometer avec moi, puis Delphine… jusqu’à l’entrée du stade où la vue de la ligne d’arrivée m’a fait m’envoler : il fallait en finir.
Cette ligne passée, j’étais une autre, heureuse d’avoir un 100 de plus dans les jambes, heureuse d’être là…Je suis bien contente, malgré toutes les difficultés d’être parvenue à rejoindre Ouled Djellal depuis Biskra. Je suis riche du partage avec les autres !
Aujourd’hui, en écrivant ces lignes mon programme est déjà tracé. Mon prochain 100 kilomètre est dans 5 mois !!!!
Saida Younsi
How to become an ultra-runner?
In our life we must do things that we need to do, but some times we need to do things that we want to do. That is about my story with that ultra-run of hundred kilometers.
I remember that one day I said to my self: that will be a good idea after running few marathons to try something else, something more exiting, something more…I don’t know what I was exactly looking for.
One day, I’ve heard about what runners call ‘Ultra-marathon’!!! I said ultra what? Ultra-marathon!!! I know that was about some thing difficult than the usual marathon but may be we should try it. At that moment I asked my self: ‘’hey man are you thinking about that? Are you crazy or what’’, I was just kidding my self and trying to accept that idea.
Finally I finished with accepting raising that challenge, but the problem was that I had a no idea about this kind of running.
For about two to three weeks I spent my time surfing in the internet and looking for everything related to ultra-run, I read a hundreds of pages and articles about ultra-run and since that I was psychologically well prepared. Probably, the most interesting thing that I did was watching a video about Badwater, the hardest race in the world (about 135 mile or 217 km) since that, I said to my self yes man it’s doable it’s just 100km it’s nothing compared to 217km.
The next issue that I was concerned about is how to find a cyclist? Because it was a compulsory that a runner should have a cyclist to follow him. But what kind of cyclist do I need? Someone who knows well this kind of race or just someone who knows how to ride a bike? I told my self it doesn’t matter…
One day I put an ad on the asbac site to inform the runners that I’m looking for a cyclist to follow me in the 100km, two or three days later, I got a call from Besma and she told me that she has a cyclist to propose for me, I said what a good news …I accepted that offer without thinking and I asked Besma if it’s possible to give me his phone number in order to discuss with him before the big day of 27 mars. The cyclist name was Mr. Mourad OUZANI the name that I’ll never forget in my life and by the way it was his first time also to follow a runner in this kind of race. So I met him Monday in order to discuss with him about the run, he was quiet and very ambitious and in my mind it’s all what we need to get our challenge.
All right, every thing is okay and finally the la Thursday of march 2014 arrived, it was a big day believe me if you want to know more about that day ask one of those who where in biskra…
Any way, the race started at 6:30 AM we were about 32 runner if I’m not wrong it was a sunny day with no humidity and everything was ready for a wonderful race.
I started the race and everything was okay, my pace was around 5’30’’ and till the 60th km I had a no problem at all. I said to my self oh it’s so easy, I thought that I’ll finish the run in the same shape, but I didn’t know that the play will start since the 63th km.
in that 63th km I’ve got a cramp in my left leg, at the beginning I said to my self it will be my first failure, should I stop or what should I do, I’m not familiar with cramps and I have a no idea how to deal with this kind of issue. I get a massage from someone that I don’t remember his name I just remember that I kept one thing from his talking, he said to me ‘’you have to manage that cramp’’ quickly I understood what he was telling me and I was able to run with that cramp more than 20km and I remember that since the 80th km everything went back to normal and I finshed my race in good shape.
I want just to tell you something that you should keep in mind, believe me guys that the two last kilometers were the fastest kilometers of the race, since we entered Ouled-Djellal city I got an unusual power in my body I don’t know what happened to me, all we can say is ALLAh YBEREK.
I’d like to tell the cyclist who followed me thanks a lot for being patient during all the race and I’m so sorry for the question that I asked you more than hundred times, I was all the time asking him if someone is about to catch us again sorry Mourad for asking that question lots of times.
Id’ like to tell in one sentence that it was great to run with you and I hope we do something else together.
At the end, I want to tell the organizers thank you very much for all what you did for us without you that event could never happen.
Special thanks to Prof Hamid Bouadjar, Rachid, khirredin, mouha, zohra and all the asbac staff.
Again thank you very much Mourad and I hope to see you soon NCHALAH.
Run for ever, A. LAOUIRA.
Before you go take a look at that picture below… no comment!!!