5è Ultra marathon des Zibans : Biskra – Ouled Djellal ( 100 km )
26 avril 2012
La consécration d’un exemple de courage et d’humilité : le Dr Mohamed KOUMAS
Emile Zatopec disait : si tu veux courir, cours un km ; si tu veux changer ta vie, cours un marathon. Pour ma part, après avoir couru 8 marathons, je dis maintenant que le tournant de la vie d’un coureur c’est bien le 100 km et au-delà.
Cette année 2012, j’avais fais la passe sur le challenge du BAC pour préparer au mieux le 100 km des Zibans . La préparation, débutée il y a près de 6 mois , s’était bien déroulée dans l’ensemble , perturbée seulement par quelques déplacements et blessures légères aux talons et tendons d’Achille .
Donc , le 24 avril , départ à Ouled Djellal pour participer le lendemain aux 17è journées médico-chirurgicales initiées par le Pr A.Benbouzid . Dans l’après midi du 25 avril , la conférence terminée , je troque mon costume – cravate contre le survêtement , me remettant dans la peau du coureur . Ensuite direction Biskra avec Redouane pour prendre le départ de la course le lendemain jeudi 26 avril.
A Biskra , une équipe de médecins et de chercheurs algériens nous attendait pour une étude sur le comportement physiologique des coureurs sur cette distance . Une première ! Tous les 22 coureurs se sont très gentiment prêtés aux multiples examens et prélèvements sanguins et urinaires réalisés la veille et le matin de la course .
Enfin , le jour J arrive et départ le jeudi matin 26 avril à 6h15 . Tout de suite , deux groupes se scindent : ceux qui cherchent une performance et ceux dont , comme moi , c’est le 1er 100 km , espèrent seulement terminer .
Tout se passe bien jusqu’au 40è km avec une moyenne de 9,5 mn au km. A partir de là , nausées et vertiges . A ce moment , arrêt et massage par mon ami Mohamed Achouri , excellent coureur déjà finischer du 100 km l’an passé et le meilleur de notre catégorie d’âge . Bien retapé, je reprends tout de suite après en marchant sur près de 2 kms . Nouri , mon cycliste et leader l’an passé avec un chrono de moins de 10 h , me demande alors d’essayer de courir un peu . A mon étonnement, je retrouve alors une forme excellente et arrive rapidement au 50è km . Les médecins chercheurs me font à mon arrivée , les examens de contrôle ( prise de température , TA , sang … ) et me trouvent en excellent forme . Physiquement , je me sentais effectivement bien mais , dans ma tête , j’avais déjà décidé de stopper au 50è , comme si c’était l’arrivée : la chaleur ( + de 38 degrés ) y était pour quelque chose certainement mais , en réalité , je n’avais pas le mental pour repartir et le 100 km c’est justement ça , avoir cette force pour redémarrer . Cette force, Je ne l’avais pas .
Passée maintenant l’euphorie de la course et la joie lors du retour dans le bus avec tous mes potes, je me retrouve seul face à moi avec les éternelles questions : si seulement j’avais … !!! et je me cache un peu de ma famille pour pleurer seul en silence mon 1er abandon en compétition.
Je savais que le mental sur ces distances était 50% de la course et je dirais maintenant beaucoup plus que ça . J’avais ce mental sur marathon, pensant que cela suffisait, mais sur ces distances , c’est autre chose . C’est pour cela que je rend vraiment hommage aux 9 finischers sur les 22 au départ. A commencer par les jeunes ( ce qui est rare sur ces longues distances ! ) à l’image de Lias ou de Abdullah MITICHE , un exemple d’ humilité , qui , après l’arrivée , ont passé la nuit , sous perfusion , aux urgences de l’hôpital . Ou encore Moha ( classé 2è ) , mon ami et compagnon d’entraînement , qui a été très affecté par mon abandon et dont je suis très heureux de sa perf. Désolé encore Moha de t’avoir déçu . Ou encore Mourad Koliai , avec son éternel sourire même dans les moments les plus douloureux de la course , Salem Seddiki qui a enfin fini après deux abandons dans les éditions précédentes , Kamel , Rezki Hamadache …. , sans oublier , bien sûr , le vainqueur Mohamed dit le Mécanicien qui court sans montre et sans se poser de questions , admirable de simplicité et de discrétion .
Mais je voudrai surtout que la performance du Dr Mohamed KOUMAS ne passe pas inaperçue une fois de plus . Déjà finischer de toutes les sessions précédentes , à 60 ans passés , et malgré un périple de dix jours à Janet , un mois avant , où il abattait 5O km/j pendant 10j , Mohamed a fini cette 5è édition la nuit tombante . Rachid FRAOUI , co-président du BAC , qui le connaissait bien était , quant à lui , convaincu qu’il allait terminer au moment où on arrivait à son niveau entre le 50è et le 60è alors qu’il avançait d’une foulée très basse .
Mohamed , mon ami , tu es un exemple d’humilité , de simplicité , de courage pour nous tous , jeunes et moins jeunes . Que Dieu te donne la santé pour continuer encore à nous faire rêver .
Je ne veux pas oublier de rendre hommage à Nouri pour son aide et son support comme cycliste ainsi qu’à tous ceux et celles qui nous ont assisté sur vélo et enduré avec patience la chaleur et la fatigue , à Omar DAHOUI , grand champion , stoppé net par des crampes au 60è km , lui qui n’avait jamais couru plus de 21 km en compétition ; à Saida qui a sagement arrêté au 80è , rattrapée par la lassitude de l’organisation et l’immense effort de la course ; à Redouane qui s’est partagé en 4 sur le parcours , prodiguant à tous son aide d’organisateur et de médecin , Rachid Fraoui pour son assistance , Kheireddine , le trésorier du BAC et le bosseur de l’ombre , Chakib et Ratiba pour leurs précieux conseils , Zohra , l’équipe de chercheurs , le Pr Benbouzid pour cet effort supplémentaire dans l’organisation de cet ultra malgré la charge des journées scientifiques , mes jeunes résidents qui ont tellement cru en moi , ainsi que tous ceux dont j’ai oublié les noms et qui ne m’en voudront pas .
Merci à celles et ceux qui ont eu la patience de me lire .
A la prochaine édition In Chaa Allah
Hamid Bouadjar
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Holy shtiizn, this is so cool thank you.
Un commentaire
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