bouira

Témoignages 2007


Semi marathon Ain Bessam-Bouira 19 Avril 2007.bouiraLe semi marathon Ain Bessam Bouira a été organisé pour la 2éme fois par la fédération Algérienne des Donneurs de Sang. C’est au hasard d’une rencontre avec mon ami Belkacem BENHAMADOUCHE appelé aussi  » Belkacem El Ghaba » pour son attachement et sa présence permanente à la forêt d’Errich que j’ai appris l’organisation de ce marathon et me demanda d’y prendre part à l’instar de l’année passée et d’inviter les athlètes du BAC. Les Gnous ne pouvaient ne pas participer à ce semi marathon dont l’objectif est une noble cause, « sensibiliser la population sinon le maximum de personnes à faire don de leur sang. C’est avec environ 25 athlètes que le BAC a pris part à cette manifestation. Certains étaient arrivés la veille et pris en charge par le comité d’accueil à l’auberge de jeunesse où les meilleures conditions étaient réunies, d’autres le jour de la course. (Bouira avec l’autoroute fait partie désormais de la banlieue d’Alger). Notre Président Si Mohamed et Rachid Fraoui m’ont fait l’insigne honneur d’être les invités des MERZOUK. Après une soirée agréable nous dûmes nous lever tôt le matin pour être au lieu de rendez vous où les bus devaient nous transporter sur Ain Bessam. Sur notre proposition deux tracés ont été retenus : un de 17/18 Km pour les jeunes vieux de plus de 55 ans et un autre de 25 Km pour les plus jeunes (comme Rachid qui a protesté de ne pas courir avec nous, il lui manquait quelques berges pour faire 55 ans). Ce semi marathon a connu une forte participation avec pas moins de 450 athlètes même l’Imam de la zaouia, chikh Ali Rabia et ses étudiants ont pris part à cette course. C’est dire que les Gnous se frottent à toutes les concurrences. C’est au environ de 9h30 et sous une pluie fine que le départ a été donné après la bénédiction de notre chikh imam. Le parcours était facile. J’ai fais quelques mètres avec si Mohamed, notre Président mais survolté par le couscous de la veille et les « Khfafs »du matin au petit déjeuner, il dut vite me laisser derrière. Le podium était à sa portée. Il avait surtout un défi à relever, ne pas se laisser distancer par ammi Boualem, le longiligne septuagénaire. La tradition d’hospitalité, l’obligation de laisser gagner le chef m’ont contraint à ralentir le pas d’autant que je me suis trouvé une mission qui consistait à aider 3 étudiants de la zaouia à rentrer en leur imprimant un rythme à leur portée (c’est la première fois qu’ils couraient). L’arrivée était au niveau du siège de la wilaya. Beaucoup de nos amis du BAC étaient déjà rentrés et parmi les premiers. Le BAC a eu tous les honneurs et l’attention des organisateurs. Quatre de nos athlètes sont montés sur le podium dont le Président (et comment !) Dommage que nos filles n’étaient pas là, elles auraient raflé la mise. Des médailles souvenirs ont été distribuées à tous les participants. Notre Président à eu droit à la tribune officielle où il a prononcé un discours mémorable à lui réclamer et à inscrire sur les tablettes du BAC car louant les mérites de notre association (Bonheur, Amitié, Convivialité) et rendant un vibrant hommage aux Gnous toujours disponibles pour apporter leur contribution aux bonnes causes. Il a ainsi participé à la remise des prix aux lauréats et à la cérémonie des remises de médaille aux meilleurs donneurs de sang de la wilaya. Il a même eu droit à une intervention à la télévision. Le semi marathon a été une bonne expérience pour notre BAC qui commence à rayonner au plan national et international. Bien sur vous vous en doutez les Gnous n’ont pas raté l’occasion de chanter leur hymne « wach nahdi lahbibi » . C’est dans la joie et du devoir accompli que nous nous sommes séparés après un copieux déjeuner ( à ne pas dire à Nacer qui nous a beaucoup manqué) aux environs de 15 heures. Les athlètes, les dirigeants de notre club tiennent à remercier et à féliciter les organisateurs notamment Belkacem et promettent d’être plus nombreux lors de la prochaine édition. A vous les amis du BAC, merci d’avoir honoré la wilaya de Bouira.

Mustapha MERZOUK


RAID A VELO : IN SALAH – GHARDAIA

DU 16 au 24 AVRIL 2007

Remerciements.

Avant de vous conter ce qui nous est arrivé, je dois d’abord remercier ceux sans qui rien n’aurait été possible. Ceux qui nous ont permis de réaliser un rêve. Ceux qui nous ont permis d’aller au bout de notre folie. Ceux qui ont partagé notre folie.

Je remercie donc d’abord Cherif. Il s’est mis à notre disposition avec son immense fourgon. Il a ainsi parcouru 2000 kilomètres pour nous. Il est parti d’Alger le mardi 15 Avril, en fourgon avec 14 vélos (des VTT) à son bord, nos tentes et sacs, nos provisions, notre matériel de cuisine. Sa destination, In Salah où il devait nous retrouver à notre atterrissage, après une nuit passée à Menea (ou El Goléa).
Celui qui a permis que notre folie se réalise c’est Krimo. Krimo est notre spécialiste du sud. C’est lui qui a donc fait notre itinéraire, prévu nos haltes et toute la logistique. Il a aussi distribué des rôles à chacun, dans la préparation du voyage et pendant notre périple. Tout était prévu.
Ensuite il y a Chakib, originaire de Menea, où son cousin Hamza réside et a mis sur pied une association locale soutenue par la FOREM, qui apporte soutien scolaire et parascolaire aux enfants et aux adultes de la ville. Il nous a fait aussi découvrir une région que nous ne connaissions pas. Un grand merci à son cousin Hamza, qui nous a reçu et qui a fait que nous avons passé une journée à Menea des plus agréables, que nous avons pris des forces grâce aux copieux repas auxquels nous avons eu droit.
Un grand merci à Mustapha, qui comme a son habitude, nous a offert un stock de provisions énergétiques pour notre périple.
Merci à cet ami de Krimo, originaire de Ghardaïa qui a mis à notre disposition, à notre arrivée dans cette ville, notre dernière étape, sa magnifique maison, située au cœur de l’oasis, où nous avons retrouvé Nasserdine qui chante si bien, et conserve ce magnifique jardin comme un petit paradis.
Et bien sûr, je remercie chaleureusement mes amis de ce groupe de 15 personnes, dont 13 hommes avec qui j’ai partagé les pires moments, les pires difficultés. Ces moments difficiles sont de merveilleux et magnifiques instants qui contribuent à l’édification de bonheur de vivre. Ce sont : Cherif, Karim, Krimo, Nasser, Nafaa, Mustapha, Dahmane, Djaffar, Zineddine, Saïd, Hakim, Mohamed, Chakib et Djahida.

Saida Younsi


RAID A VELO : IN SALAH – GHARDAIA

Une folie, la plus grande des folies collectives que nous ayons réalisée. C’est une folie parce que la période choisie pour la réaliser n’était pas la meilleure. Il s’agissait de partir à 15 afin de parcourir 700 kilomètres en VTT entre In Salah et Ghardaïa en six jours. Avant de partir, nous savions tous que la partie serait difficile. Mais nous étions loin d’imaginer qu’elle le serait autant.
Durant tout notre séjour nous avons eu à lutter contre un vent de sable violent de face. Un vent d’au moins 60 km/heure.
Il est vrai que le premier jour, il ne nous a pas fait trop souffrir mais après!…
Ils étaient 13 hommes à faire partir de ce groupe. Nous avons eu la chance d’avoir Cherif avec nous. Sans lui, ce périple n’aurait pas été réalisable. Cherif a mis à notre disposition son fourgon, un immense fourgon, parti d’Alger 48 heures avant nous. Ce fourgon a servi à mener jusqu’à In Salah, nos VTT ainsi que le matériel de cuisine, nos provisions, en eau et en aliments.
C’est donc lundi 16 Avril que ceux qui n’étaient pas convaincus que nous partirions l’ont été.

Ce jour là, en fin de journée nous avons porté nos vélos à Bouchaoui afin de les embarquer à bord du véhicule pour que Cherif, Saïd et Zineddine prennent la route vers In Salah le lendemain matin. Ca y est mon vélo était déposé, j’étais enfin sure de partir. Le temps allait maintenant passer bien vite. Moins de 48 heures plus tard nous devions prendre l’avion.
Le temps a filé. Il y avait tant à faire avant le départ…

A l’aéroport, c’est déjà la grande excitation en attendant le décollage. Nous sommes déjà dans les nuages ! Notre avion en partance d’Alger devait faire escale à Ouargla avant de rejoindre In Salah, ce qui aurait fait cinq heures de vol, mais à cause du vent de sable au-dessus d’Ouargla, nous sommes allés directement à In Salah. Heureusement dans un sens, mais dans un autre cela laissait présager de ce que serait notre périple. Ceci a réduit la durée de notre vol de moitié.
C’était superbe d’atterrir en plein désert et d’être accueillis par Chérif, Zineddine et Saïd avec nos vélos. Une fois nos bagages à bord du fourgon, nous enfourchons nos vélos pour parcourir les quelques kilomètres qui nous séparaient de la ville d’In Salah. Quelle joie ! Et déjà nous avions le vent de face. Mais nous nous sommes tous dits que s’il continuait ainsi, le lendemain il nous pousserait. Et puis, comme c’était amusant d’observer autour de nous. Une façon d’apprivoiser ce paysage nouveau. En trottinant, j’observais le merveilleux travail du vent. Les dunes, de petites dunes, étaient de part et d’autre de la route. Ainsi que les cheminées de chaumières , il s’échappait du sommet de ces dunes, du sable qui s’en allait, porté par le vent pour être déposé un peu plus loin. Décor changeant perpétuellement. Je me suis laissé allée à penser qu’un promeneur fatigué par sa route, assoupi au pied d’une dune pouvait disparaitre un moment plus tard sous le sable ! D’entrée, la ville d’In Salah est une jolie et sympathique découverte pour moi : ville rouge, les murs sont enduits d’une espèce d’argile rouge. Nous avons parcouru la ville plate dans tous les sens jusqu’à notre première halte : le camping « le Palmier ».
Une espèce de petit jardin, avec trois ou quatre pièces bâties, avec une petite fenêtre et une porte pour que les voyageurs puissent y passer la nuit. Ce jour là, il n’y avait personne. Nous avons donc déballé nos affaires ainsi que notre matériel de cuisine pour préparer le repas du soir. L’organisation du travail a été orchestrée par le maestro et spécialiste du désert, Krimo -qui a été d’ailleurs le chef de cette expédition – chacun avait une tâche déterminée. En l’occurrence, pour le diner Nafaa et Dahmane. Oh ! Quel travail simple. Il suffisait de faire bouillir deux marmites d’eau, l’une pour la soupe et l’autre pour les pâtes. Malgré cette simplicité, nos deux compères n’ont pas cessé de demander de l’aide et de jouer aux pauvres esclaves.
La soirée s’est bien passée, en partie de rigolade et sous les menaces de Nasser qui nous disait à qui voulait l’entendre qu’il n’attendrait personne le lendemain matin ; le départ étant fixé à six heures.
Djahida, Chakib et moi-même étions affectés à la préparation du petit-déjeuner. Nous devions nous réveiller donc à 4heures30, préparer le petit-déjeuner, le prendre, débarrasser et ranger nos affaires dans le fourgon avant de prendre la route pour l’aventure !
La nuit s’est bien passée, et c’est le seul jour où nous n’avons eu que 10 minutes de retard au départ le matin, sur l’horaire prévu. Mais ce qui nous attendais était terrible, merveilleux, magnifique, à nous couper le souffle.
En quittant In Salah, il faisait bon, pas encore chaud, la ville était endormie et nous cheminions bruyamment à travers les ruelles envahies par le sable. A la sortie de la ville par dessus la chaussée, un arc marquait l’entrée, ou la sortie de la ville, selon le sens où nous présentions. Nous avons fait des tas de photos… Jusque là, nous étions encore disciplinés, si on peut dire. Nasser voulait que nous roulions en file, l’un derrière l’autre sur le bord de la chaussée, la Route Nationale 1 et que chacun prenne la tête à tour de rôle pendant 10 minutes. Le fourgon devait faire une halte tous les 15 kilomètres et nous attendre tous avant de repartir. Au volant du fourgon se sont succédé Cherif et Karim pendant toute cette première journée. Ils alternaient l’un et l’autre aussi bien au volant que sur le vélo qu’ils se sont partagés. Il est aussi arrivé que tous les deux soient à bord du véhicule pour filmer, prendre des photos, ou simplement nous encourager. Pour tout cela, ils ont été exemplaires et d’une patience sans limite. Je les en remercie infiniment.
Pendant quelques heures, tout allait bien. Mais dans le milieu de la matinée, le vent s’est levé. Personne ne s’en est plaint jusque là tant nos séants commençaient à nous faire souffrir. Et puis, progressivement, la route devenait moins plate, de petites côtes, puis des côtes plus accentuées, le soleil, la chaleur, les selles devenaient très dures, le vent soufflait plus fort. Et alors sans que personne ne l’ai voulu, sans savoir trop comment la file de quatorze vélo s’est étirée sur des kilomètres. De temps en temps, Djaffar, avec un air de petit garçon déçu, triste, s’arrêtait sur le bas côté et attendait. Attendait quoi ? De se reposer, de se sentir mieux… Un peu plus loin Mustapha, descendu de vélo. Il rajoute un tee-shirt sur sa selle, pensant que cela ferait coussinet. Et ainsi de suite. De toute cette matinée, je n’ai pas revus, Nasser, Nafaa, Dahmane, Hakim, Chakib, Saïd. Puis, quel bonheur, je n’y croyais plus, le fourgon était arrêté sur le côté gauche de la route, une bâche bleue y était accrochée pour tenter de nous protéger du soleil, au zénith à ce moment de la journée. Je croyais rêver, je n’y croyais pas. A ce moment là, je rêvais de m’écrouler, allongée sur le sol pour me reposer et reprendre des forces. J’ai vite déchanté. J’ai compris que la suite allait être très dure. J’avais chaud. Pas assez d’ombre pour tous. J’avais les muscles des jambes très durs. J’avais les fesses douloureuses. Le vent devenait de plus en plus fort mais je crois qu’à ce moment de notre expédition nous n’avions pas encore senti qu’il était un gros handicap. A la fin de cette matinée, le peloton de tête avait pris sur moi une heure d’avance ! Mais certains n’ont pu s’en remettre. Il fallait se décider à repartir. Très difficile. Difficile pour plusieurs raisons. Les conditions météorologiques étaient dures : il faisait très chaud. Je sentais ma peau me brûler. Et puis, le fourgon était tout plein de ceux qui avaient et qui allaient abandonner après une demi-journée sur leur selle. Djahida s’arrêtait là pour la première journée. Quel mérite elle a, cette fille ! Il y a deux ans, Djahida ne savait pas monter à vélo. Maintenant elle fait partie de toutes les expéditions. Comme elle l’a dit elle-même elle a réussi ce matin là à décrocher une main de son guidon, se diriger avec l’autre! Magnifique, non !
Djaffar, le grand garçon tristounet ne réalisait pas que l’expédition était difficile. Mustapha arrêtait là sa première journée. Il avait commis sa plus grosse bêtise : il est tombé de son vélo, voulant s’accrocher au fourgon en prenant une côte plus abrupte que les autres ! Dahmane aussi s’arrêtait après une demi-journée, tant il était exténué par les efforts fournis à vouloir rester avec le peloton de tête.
Après le repas, la partie était difficile. J’avoue que j’avais un petit coup de blues ! Il me semblait que je ne commandais pas vraiment mes mouvements.
Mais au cours des longs et difficiles kilomètres, de ces côtes qui se suivaient les unes après les autres, je suis progressivement revenue à mon enthousiasme. Je me suis alors dit que ce que je vivais là était formidable, une expérience exceptionnelle. Et ce paysage ! C’était l’ascension, en fait, vers le plateau du Tadmait que nous faisions depuis le matin. Ah ! Depuis le matin seulement ? J’aurais presque cru que j’étais là depuis plusieurs jours.
Je pédalais à côté de Krimo, j’en ai alors profité pour lui poser des questions sur ces collines rocailleuses, surmontées d’une partie parallélépipédique, comme taillée par l’homme de façon géométrique. Il y en avait de part et d’autre de la route. Elles étaient distantes les unes des autres, mais leurs sommets étaient exactement à la même altitude. Krimo m’apprend alors que ce sont des buttes témoin. Témoins de la préhistoire, avec des strates qui permettent aux scientifiques de dater, au plan géologique, cet environnement. Je me suis alors mise à rêver : j’étais sou l’eau, milieu qui me correspond beaucoup. Que je pédalais dans les fonds marins ! La ballade est devenue alors plaisante… Jusqu’à ce que là devant nous, cette longue côte. Très surprenant, en plein désert, nous approchions d’une espèce de canyon. Le long ruban gris que représentait la route se faufilait entre deux collines et montait, montait pour disparaître, un peu plus loin. Le panneau indiquait une inclinaison de 10% étalée sur un kilomètre et demi. Je compris alors ce que signifiait l’ascension du plateau du Tademaït. Cherif, en enfant terrible, sur son vélo, est passé accroché à la portière du fourgon. Pendant que nous étions à pédaler difficilement, nous le voyions avancer jusqu’à disparaître entre les deux collines. Hakim était à côté de moi, il ne répondait même plus à mes questions. Je l’imaginais absorbé par la difficulté présente. Il avançait péniblement mais avançait quand même. Mohamed avait aussi pris un peu d’avance et tout doucement il zigzaguait en s’élevant progressivement. A côté de moi restaient Zineddine et Krimo. Ils avançaient aussi. J’avançais ou essayais d’avancer. Puis quand j’ai eu trouvé trop raide cette ascension, je me suis mise à pousser mon vélo. Quelques mètres derrière Krimo et Zineddine. Enfin, nous étions passés de l’autre côté de Ain El Hadjadj. Et tout au sommet, le fourgon nous attendait pour nous permettre de remplir nos gourdes et manger quelques sucreries. Chaque halte était une joie : retrouver les autres, s’alimenter, être encouragé, photographié ou filmé par ceux qui étaient à bord du véhicule. J’avais l’impression d’être là depuis longtemps, très longtemps ! Nous avons repris la route, chacun à son rythme, en petits groupes ou seuls. L’après-midi a été très longue. Les kilomètres se succédaient difficilement. Nous avions envie de prendre un café. Mais dans ce désert, rien… Il n’y avait absolument rien. Cherif et Karim se sont de temps en temps remplacés au volant du fourgon ou sur le vélo. Djaffar s’est remis à faire du vélo. A un certain moment, je ne sais même pas l’heure qu’il était, Djaffar, nous appelait. Il était en compagnie d’un chauffeur de poids lourd, en retrait de la route. Il prenait une tasse de café et nous en proposait. Il y avait alors Hakim, Krimo, Zineddine, Mohamed, Djaffar et moi. Nous nous sommes partagés quelques gorgées de ce doux breuvage. Puis nous sommes repartis. En pédalant ou en poussant le vélo, lentement ou un peu plus vite. Ces minutes et ces heures étaient interminables. De temps en temps un camion ou une voiture nous dépassait ou nous croisait. Vers 18 heures, je crois que je n’en pouvais plus, un peu comme si j’étais hors du temps. Krimo m’a alors proposé d’arrêter un véhicule pour lui demander de dire au chauffeur de notre fourgon, qui était bien loin devant nous de revenir me chercher. C’était comme une gifle. Personne de mes autres équipiers n’a rien dit. Je savais qu’ils étaient tous aussi fatigués que moi. Donc si le fourgon venait, nous serions nombreux à y monter. Je suis remonté sur mon vélo et ai vaillamment et courageusement pédalé. Pendant combien de temps, je l’ignore. Et soudain, en face de nous le fourgon, avec Cherif au volant, Karim à côté de lui … Alors j’ai dit : « s’il nous dit qu’il ne reste que 10 kilomètres pour arriver au camp, je continue à vélo, sinon je monte dans le fourgon ». Karim, nous dit que les autres sont à 26 kilomètres de là, qu’ils nous ont trouvé un endroit tranquille pour la nuit. Il nous apprend aussi que Nasser, Nafaa et Saïd ne sont pas bien loin devant nous. Le fourgon repart avec Hakim, Mohamed, Djaffar, moi et nos vélos. Krimo refuse de monter et Zineddine reste pour lui tenir compagnie. Ils ne veulent même pas qu’on les transportent pour rejoindre ceux qui ont un peu d’avance sur eux. Je suis triste de ne pas aller jusqu’au bout. Je ne me sens pas à la hauteur ! Si certains le font j’aurais du pouvoir le faire ! Mais… Je ne sais pas, je ne sais plus, je crois que je suis incapable de réfléchir. Le trajet nous parait interminable ! Finalement nous arrivons au camp après 40 kilomètres enfermés à l’arrière du fourgon, et non plus 26. Nous avons tout de suite pensé à ceux qui étaient encore en train de pédaler.
Le camp, un relais de routiers à Tiguentourine. A notre arrivée, les matelas pneumatiques étaient gonflés, notre tente était montée. Oh ! Comme ils ont été gentils ceux qui sont arrivés avant nous. Quel bonheur, enfin de pouvoir s’allonger, se déchausser. Les calculs ont été vite faits. 1ère étape de notre périple : 150 kilomètres. J’en avais fait, tout comme Hakim et Mohamed, 110. Vers 19 heures, Nasser, suivi de Nafaa et Said sont arrivés sous nos applaudissements. Ils tenaient tout juste sur leurs pieds. La nuit tombait, il faisait de moins en moins jour. Cherif et Karim sont repartis en fourgon pour escorter Krimo et Zineddine. Quand ils arrivèrent au camp, il faisait complètement nuit.
Après le repas, les commentaires en aparté battaient leur plein. Pouvions-nous continuer ou était-ce insensé ? Puis, Nasser s’est mis à hurler. Il hurlait qu’il fallait absolument que nous revoyions à la baisse les distances à parcourir. A sa façon de l’exprimer, nous avons tous compris qu’il était complètement exténué. Puis Cherif et Karim ont exprimé un fait très concret. La prochaine ville, Menea (ou El-Goléa) était à 250 kilomètres de là. Sur ce trajet, aucune station service. De plus, pour rallier El-Goléa il aurait fallu deux jours, à vélo. Nous nous sommes très vite ralliés à la proposition de Cherif, de rejoindre El-Goléa en taxi le lendemain, faire du tourisme dans la région et repartir le surlendemain à vélo. C’est donc tranquillement que nous avons rejoins nos sacs de couchage, après que Chakib, ait appelé son cousin Hamza qui devait nous recevoir à Menea. Non seulement, il nous recevrait vendredi toute la journée au lieu de dimanche, mais de plus, il nous envoyait deux taxis le lendemain matin.
Après un petit-déjeuner soigné, grâce à Djahida et moi – notre équipier, Chakib, a décidé que préparer un petit-déjeuner était tellement simple qu’il pouvait se dispenser d’apporter sa contribution- nous avons chargé le fourgon de nos vélos, notre matériel et nos sacs de voyage. Puis nous avons pris la route en direction d’El-Goléa. Comme elle nous a paru longue ! Une chaleur de plomb. Un paysage de désolation. Rien à droite, rien à gauche, rien nulle part. Une immensité à perte de vue. Un relief on ne peut plus plat. De là où nous étions, c’est-à-dire assis dans des véhicules, il nous était facile d’imaginer le temps que nous aurions mis à vélo.
Enfin nous arrivions en vue de Menea ! Des bâtisses, de la verdure. Nous sommes arrivés au centre tenu par Hamza vers midi. Quelle chaleur ! Mais comme le lieu est agréable. De l’eau coulait à faible débit au pied des fleurs du jardin ! Des roses, des tournesols ! Le jardin et la cour étaient très agréables. La région regorge d’eau, il y a d’ailleurs ici une usine d’embouteillage de cette eau qui coule de source ! Nous avons pu, à tour de rôle nous doucher et nous rafraichir avant de prendre un somptueux repas : un méchoui, dans le jardin aménagé et annexé à ce centre. Chakib et son cousin nous font visiter le centre et ses annexes. Cette bâtisse s’étale sur deux étages, où il y a cuisine, salles de bains, grandes salles et chambres où régulièrement des voyageurs peuvent être accueillis pour des séjours de repos ou de méditation, plus ou moins longs. Attenant à ce côté « domestique », sur deux niveaux le centre qui reçoit régulièrement le public. Au rez-de-chaussée, une grande salle de classe, reçoit toute la semaine des enfants de moins de six ans. Une classe d’éveil. A côté, une salle de sport équipée d’appareil de musculation, de tapis, pour les femmes. Chakib nous dit que dans cette région, comme dans toutes les petites villes d’Algérie, il est très difficile d’amener les femmes à sortir de leurs foyers pour pratiquer une activité. Une salle d’informatique équipée de plusieurs ordinateurs pour l’initiation des jeunes et des moins jeunes. Au-dessus une bibliothèque et salle de travail. Cette bibliothèque, toute petite au départ parce que constituée des quelques livres qui appartenaient personnellement à Hamza, a actuellement 12000 livres. Des lycéens, des étudiants peuvent tous les jours venir les consulter ou les emprunter. Cette bibliothèque est tenue par la femme de Hamza qui est enseignante dans un lycée à Menea. Toutes les personnes qui travaillent dans ce centre et pour ce centre sont des bénévoles. Magnifique cadeau à leur entourage ! Magnifique don de leur temps !
Le jardin, de l’autre côté de la rue est très vaste. Nous ne sommes pas allés jusqu’au bout tant il faisait chaud ! Nous avons pu y voir un petit jardin potager destiné aux enfants de la ville qui le fréquentent, afin de les initier à l’agriculture. Un petit zoo où cohabitaient chèvres, chiens, pigeons, pintades, autruches et dromadaires. Il y avait même un cheval ! Tout près de l’entrée du jardin, un bassin d’irrigation a été transformé en piscine où les enfants et les hommes peuvent se baigner. L’eau de la piscine, régulièrement renouvelée, sert à arroser le jardin. A l’entrée du jardin une construction faite de palmes de palmier et soutenue par des poutres en métal recouvertes d’écorce de palmier a servit de salle de réception. C’est là que nous avons pris notre repas et nous sommes reposés.
Après quelque repos et une baignade pour certains, nous sommes allés en voiture faire une visite de la ville. C’est d’abord à l’Eglise du père de Foucauld que nous sommes allés. Une magnifique église bien entretenue et gardée, en retrait de la ville. Construite là parce que le père de Foucauld avait vécu quelques années à Menea. Aux abords de l’église, un cimetière chrétien où une tombe, du Père de Foucault, a été bâtie avant qu’il ne soit béatisé.
Le musée de Menaa : tout plein des fruits de toutes les fouilles de la région : du sable de différentes couleurs, des silex, des roses de sable, des fossiles, des os de dinosaures aussi…Chaque roche, chaque pierre est étiquetée, époussetée ! Un musée jalousement entretenu.
Le Ksar, le vieux village, bâti dans la roche domine la palmeraie et permet de voir sur 360° la région alentour. Les maisons, les pièces étaient taillées dans la roche. Le petit Ksar était surplombé par une espèce de terrasse qui nous a permis de voir l’usine d’embouteillage de l’eau d’un côté, la palmeraie d’un autre et la sebkha, cette espèce de lac s’étendant sur quelques kilomètres carrés, malheureusement aujourd’hui moins beau qu’il ne l’était auparavant. Au pied du ksar une place découverte délimitée par un petit muret blanc où les habitants de la ville viennent se rassembler pour leurs prières collectives des jours de fête. Après quelques photos nous décidâmes de suivre la proposition de Chakib d’aller voir la sebkha de plus près. Beaucoup d’arbres sur les berges, d’un côté et de l’autre, de petites falaises rocheuses où de petites dunes au sable doré bien lissées par le vent. Magnifique vue.
La tombée de la nuit nous a fait revenir chez notre hôte où chacun s’est attelé à nettoyer son vélo en prévision de la route que nous allions reprendre le lendemain matin. Nos mises au point ont pris plus de temps que prévu. Après un copieux diner préparé par notre hôte chacun est allé se coucher ; l’heure du départ étant fixée à 7 heures le lendemain matin.
Tout le monde est content de remonter en selle. Il fait bon, et d’emblée la route grimpe. La côte est raide mais pas très longue. Je suis contente. Je crois qu’il n’y a pas que moi ! Tout va bien. Chakib nous propose d’aller visiter une exploitation agricole à quelques kilomètres d’ici. Evidemment nous acceptons. Nous l’apercevons d’ailleurs sur notre gauche, loin là-bas, en retrait de la route. Magnifique ! Incroyable ! On ne se croit pas dans le désert. Des hectares de blé vert, délimités par des coupe-vents, des cyprès, tout le long. De la vigne, les grains de raisin sont tout petits. Des citronniers, des orangers et tout autour des palmiers. Et tout cela à perte de vue et irrigué au goutte à goutte. Quel bonheur ! C’est magnifique que d’avoir eu l’occasion de venir jusque là. Après avoir bu et mangé quelques oranges, nous repartons. Dur, difficile ! Le vent de sable, de face. Sur la chaussée des petits tas de sable que nous contournons, parfois les tas de sable sont plus importants. Nous avons croisé à maintes reprises depuis ce moment là, des chasse-sable. C’était assez amusant, parce que l’engin avait du mal à débarrasser la chaussée de ce sable. A peine avait-il terminé que derrière lui, il s’en déposait à nouveau. Pour tenter de faire plus vite deux machinistes s’y sont mis simultanément, l’un dans un sans l’autre dans l’autre. Du vent, toujours du vent et encore du vent… Mais à observer ce phénomène, tout ceci devenait amusant. Il y avait finalement des moments d’accalmie relative. Alors, j’ai pu comparer cela à un baigneur au milieu des vagues. Une grosse vague, le recouvre, il émerge et voit pendant un répit relatif, la prochaine vague qui allait l’engloutir. Avec le sable, c’était exactement pareil. Une espèce de tourbillon de sable sur la chaussée qui avançait vers moi. Et hop, ça y est j’étais en plein dedans. Les deux mains accrochées au guidon. Puis un petit relâchement, le temps de boire ou de se moucher. Puis, à nouveau un nouveau tourbillon et ainsi de suite. La matinée a filé.
Après le repas, il faisait si chaud qu’il ne servait à rien d’essayer de se reposer. Alors chacun son tour, dès qu’il se sentait prêt, reprenait la route. Et c’était agréable pour nous. Nous n’avions pas à nous soucier de ranger les affaires déballées. Ceux qui étaient affectés à cela étaient Chérif et Karim. L’après-midi, le paysage était agréable : des dunes, et parfois des petits coins verts. J’imagine qu’à ces endroits là il y avait de l’eau donc la végétation était plus haute et plus fournie. Le trafic routier était aussi plus important, mais loin d’être gênant. Le vent était devenu comme un compagnon, le sable aussi. J’en avais partout, dans la bouche, il craquait entre mes dents, dans les oreilles. J’avais mis un bandana sur le nez pour protéger nez et bouche, mais chaque fois que je buvais, il passait. A un certain moment j’ai même oublié le bandana et j’ai pris ma gourde avec le tissu dessus. Je continuais de pédaler assise ou debout mais j’avançais. Parfois j’avais de la compagnie plus ou moins proche. Pendant un long moment Karim est resté devant moi, pas loin, je m’amusais à tenter de maintenir la même distance entre nous, puis il s’est éloigné progressivement, cela ne me gênait même pas. Derrière moi il y avait encore du monde dont Krimo, Zineddine, même Said. Le fourgon nous dépassait régulièrement avec parfois Chérif au volant, à d’autres moments, c’était Karim, Djaffar ou Mustapha ! Pendant de longs moments, mais je ne saurai pas dire combien, Saïd et Zineddine étaient près de moi. Zineddine, imperturbable, comme s’il était au travail. A un certain moment, vers dix-sept heures, il venait de nous dire l’heure, il nous dit : « c’est pire que les ouvriers au travail. Nous faisons journée continue. Mais au moins les ouvriers terminent à seize heures, nous pas ! » Et c’est vrai que je me suis même demandée si Zineddine se plaisait, s’il allait bien ? Et puis, à peu près une heure plus tard, Saïd, Zineddine et moi découvrons, au loin, sur notre droite, à une distance que nous estimions à deux kilomètres une magnifique petite oasis. Une tache verte sur le sable doré. Alors, nous étions tous les trois d’accord pour dire que c’était là qu’il fallait passer la nuit. Nous espérions, maintenant, que les passagers du fourgon, devant nous aient pris la même décision. Au sortir d’un virage en côte, sur notre droite le fourgon était stationné ; Dahmane, qui avait repris son vélo revenait dans notre direction. Nous étions maintenant tous impatients que les derniers arrivent pour nous rapprocher de ce petit paradis qui nous tiendrait à l’abri du vent pour la nuit. Krimo, notre chef d’expédition arriva enfin. Nous avons donc quitté la route nationale pour emprunter le chemin dont l’asphalte était complètement malmené. A bonne distance de l’oasis, Krimo nous arrête et nous demande d’attendre pendant que lui, décemment vêtu irait à la rencontre des maîtres des lieux. C’est ce qui se fit, pendant que nous observions de loin ce petit manège. Bien sûr, Mohamed, vêtu qu’à moitié n’a pas su se retenir et est allé avec Krimo. Au bout d’un petit moment, un grand signe de Krimo, pour nous dire de rejoindre une petite bâtisse en construction. Les murs en pierres n’émergeaient qu’à un mètre et demi du sol. En guise de dalle nous aurions du sable qui d’ailleurs était soulevé en tourbillons dans cet intérieur sans toit. Il fallait donc absolument pour la nuit monter les tentes. Nous avons mis les fourneaux un peu à l’abri du vent. Le camp commençait à s’installer. Vider le fourgon choisir une place pour la nuit… Nous étions obligés de mettre de gros cailloux dans les tentes pour qu’elles puissent être maintenues au sol. Petit à petit le camp prenait forme pendant que la nuit tombait. Aucun emplacement n’épargnait les vélos de sable. Il y en avait d’ailleurs de partout : dans les marmites pourtant couvertes, dans les cartons de nourriture… partout. Nous étions bien, et heureux d’être là. Après notre soupe et nos pâtes qui constituaient notre délicieux dîner, progressivement chacun a rejoint son sac de couchage pour un repos mérité. Le bruit du vent sur la toile des tentes m’a bercée. Avec Djahida, ma compagne de tente nous avons échangé quelques phrases avant de nous endormir pour la nuit. Comme d’habitude notre réveil était prévu pour quatre heures trente afin de préparer le petit-déjeuner de tout ce beau monde. Ils ont bien râlé ce matin là. L’eau a eu du mal à devenir chaude tant le vent soufflait sur la flamme et refroidissait très vite les parois de la marmite. Mais tant bien que mal nous avons bu et mangé. C’était malgré tout charmant : tout craquait dans la bouche tant il y avait de sable dans les biscuits, le pain, le chocolat ! Puis opération démontage des tentes, rangement des sacs. Pendant que les trois personnes affectées au rangement du fourgon s’affairaient, les autres tentaient de nettoyer un tant soi peu les vélos qui avaient pris du sable de partout : la chaîne, les dérailleurs, les pignons et les plateaux. Nous savions que de toute façon tout grain ôté était vite remplacé. Alors que nous pouvions commencer à partir, Mohamed nous a surpris. Il ne voulait plus rien entendre. Tous les jurons qu’il savait étaient débités contre le vent. Il voulait partir, rentrer chez lui, abandonner la partie et nous laisser en arrêtant un véhicule sur la route. Grâce à la patience que nous lui connaissons, Krimo a réussi à le ramener à de meilleurs sentiments. Il a accepté de reprendre son vélo. Et c’est ainsi qu’une longue chenille, nous nous sommes retrouvés sur la route les uns derrière les autres, alors que le fourgon n’avait pas encore démarré. Une nouvelle aventure pleine de surprises allait commencer.
Pour moi, la présence du vent était complètement intégrée à cette épreuve qui devenait sympathique. Et finalement, je me disais heureusement que le vent est là. Nous aurions pu être victimes d’insolation ou de coups de chaleur ; même si le vent était contre nous, tant pis ! Le parcours était aussi agréable que celui de la veille, aussi varié. La circulation routière par contre devenait plus importante. Mais nous étions maintenant habitués, au point de ne plus savoir combien de temps s’était écoulé entre le début de l’aventure et l’instant présent. Les choses se mélangeaient un peu dans ma tête, la veille me semblait être le matin, le début de la matinée la veille. Mais tout cela me tenait drôlement compagnie. Même que je commençais à craindre un peu la fin de notre périple. Dans la matinée le fourgon m’a dépassé une première fois. Il était plein : Djahida était montée, Dahmane et Mohamed étaient assoupis, la bouche ouverte à l’arrière. J’ai appris qu’au bout de 10 kilomètres Mohamed a abandonné. Djahida souffrait à nouveau d’être sur la selle et Dahmane n’était pas du tout monté à vélo. Le vent, le soleil desséchaient aussi bien le nez que la bouche. Heureusement que régulièrement nous pouvions remplir nos gourdes. Les chauffeurs du fourgon, aussi bien Chérif que Karim, Djaffar ou Mustapha n’ont jamais oublié de s’arrêter. Ainsi la matinée s’est écoulée. Et la preuve que je commençais à m’adapter, j’ai levé les yeux au ciel. Le soleil était quasiment au zénith. Je pensais alors, que la pause déjeuner n’était pas loin. En effet, nous sommes passé dans une espèce de canyon très large puis la route amorçait une discrète pente. Sur la droite, un immense terrain caillouteux à perte de vue. Le fourgon était là, prêtant le flanc au vent, le moteur de celui-ci était la seule chose que nous devions protéger ! Une fois que nous étions tous rassemblés, les préposés au déjeuner, Krimo et Hakim, nous ont servi notre sublime repas fait de sardines en boite, fromage, pain, pommes de terre bouillies et de l’eau à volonté, tout cela agrémenté de sable doré. Il était clair, et nous y étions habitués qu’une fois le repas avalé, rien ne servait de se reposer. C’est donc tout à fait normalement que les uns après les autres chacun a pris son vélo. Mais à cet endroit précis, à notre arrivé il s’est produit une chose extraordinaire. Mohamed était totalement méconnaissable. Il sautait partout, gesticulait, hurlait tant il était content. Enfin, il y avait… du réseau et il a pu utiliser son téléphone portable ! Ca y était il reprenait goût à la vie et à l’aventure. Après cette halte et pendant plusieurs kilomètres nous avons profité d’arbres magnifiques : les cyprès. Ces grands arbres que l’on appelle aussi coupe-vent. Ils étaient là pour nous, Nafaa, Hakim, Saïd, Zineddine et moi. C’était superbe. Nous allions très vite et chacun dans sa tête devait compter les bornes kilométriques. En un rien de temps nous avions parcouru 5 kilomètres. Puis, hélas, comme toutes les bonnes choses ont une fin, cette file de grands arbres, pourtant loin en retrait de la route nous a laissé partir. Nous en sommes donc venus à nos vieilles habitudes, pédaler dur et très dur même. C’était sublime. Tout comme les arbres, le petit groupe que nous étions s’est étiré de plus en plus et chacun a fait sa route tout seul, avec parfois un ami en point de mire, le passage bénéfique du fourgon ou tout simplement le fourgon arrêté sur le côté. Figurez vous qu’en ce début d’après-midi, la première fois que le fourgon nous a dépassé, Nasser y été accroché. Nous avons appris plus tard que sur environ 7 kilomètres il allait de la sorte. Nous étions d’ailleurs tous surpris de le voir ainsi. Puis voulant jouer un tour à Nafaa, quand il était tout proche de celui-ci il a lâché le fourgon et s’est mis à pédaler comme un cycliste tout frais. Il a donc sans problème dépassé Nafaa à vive allure. Ce dernier évidemment s’est mis à pédaler comme il ne l’avait jamais fait ! Se laisser dépasser de la sorte était impensable. Ce n’est qu’à la fin de l’étape que nous avons appris ce « pot aux roses » !
Nous avons eu cet après-midi là un moment ludique. Nous avons croisé un long convoi de très gros camion qui transportaient des cabines sahariennes. Celles-ci étaient placées en travers du camion, de sorte que de part et d’autre du plateau du camion, la cabine dépassait. Ainsi il y avait sur chaque camion deux ou trois cabines. Ce qui était génial c’est que nous les avons croisé dans une descente et, alors que les véhicules qu’ils croisaient étaient obligés de s’arrêter sur l’acôtement nous passions, en baissant parfois la tête sous ces cabines qui nous faisaient de l’ombre. Comme il y avait de l’écho, c’est donc bruyamment que nous avons fait notre passage. Et ainsi nous savourions chaque moment, chaque instant, tout était bon. Puis je ne sais même pas quelle heure il était, le milieu de l’après-midi, peut-être seize heures, nous avons aperçu très loin devant nous puis lentement et très lentement plus proche des constructions en béton, un village très étalé. Serait-ce peut-être l’occasion de boire un café ? Effectivement, avec Zineddine à côté de moi, les autres nous ayant distancé nous avons fait notre entrée tranquillement dans ce village : Hassi Lefhel. Le fourgon, ses occupants, les cyclistes qui nous précédaient avaient filé. Les gendarmes qui étaient là, au milieu de la chaussée, à proximité de leur brigade nous ont indiqué le chemin pris par nos équipiers. Ils étaient attablés à l’ombre de quelques arbres à une terrasse de café. Notre arrivée n’est évidemment pas passée inaperçue. Sous des applaudissements et des compliments nous avons aussi eu droit à un rafraîchissement. Au bout d’un moment, Krimo manquant à l’appel, Nasser demande alors à Chérif d’aller à sa rencontre. Zineddine avait beau dire qu’il devait être en train de se reposer, rien n’y fit. En effet, il avait sommé Zineddine de partir pour s’assoupir au pied d’un arbuste. Pour Krimo, s’assoupir quant et où il en a envie, c’est son petit pêcher mignon. Pourquoi lui gâcher cela ! Un petit moment plus tard, l’arrivée du retardataire est remarquée, grâce au klaxon du fourgon qui l’escorte. C’est au tour de Krimo de se désaltérer et se détendre, avant que Nasser lui apprenne que le propriétaire de ce relais routier a un parent qui possède une propriété à la sortie du village, et qu’il nous propose d’y passer la nuit. J’étais fort étonnée que déjà tous ces plans aient été échafaudés. De plus il y avait un transporteur, qui, le lendemain matin nous proposait de nous faire faire un bout de chemin avant de nous relâcher à vélo. Séduisante proposition, mais en même temps j’étais fort déçu de voir s’arrêter là nos difficultés. Sans mentir, ces heures à vélo étaient très épuisantes, éreintantes, mais c’est pour dépasser ces difficultés et apprivoiser cette « souffrance » que j’étais là. Nafaa et Chakib étaient de mon avis. Nous ne représentions pas la majorité malheureusement …!
Nous avons découvert ce jardin comme des enfants lancés dans un pré. Des palmiers largement espacés, aux pieds desquels était creusée une rigole pour l’irrigation. Entre les palmiers des arbres fruitiers, des citronniers. Ce jardin était immense et il y avait sur deux murs de grosses vannes qui permettaient l’arrosage. Sur une autre partie du jardin était construite une immense bergerie. C’est donc entre les arbres, dans ces allées magnifiquement tracées que nous avons planté nos tentes. Quel plaisir, là, nous étions complètement à l’abri du vent. Quel plaisir de pouvoir nous laver un peu. Nous ne l’avions pas fait depuis El-Goléa ! Puis, le temps de nous détendre, de dîner nous voilà sous les tentes pour une bonne nuit. De plus le lendemain, le départ ne se ferait pas trop tôt puisque le bus nous rapprocherait à 30 kilomètres de Ghardaïa, dernière étape de notre périple. Pour certains la nuit a été mouvementée. Nous entendions de grands éclats de rire puis des cris un peu désordonnés. Djahida et moi n’avons cependant pas bougé. Ce n’est que le matin que nous avons appris que Chérif, Karim et Djaffar ont fait une mauvaise farce à Krimo et Mohamed. Dans le jardin de cette nuit, il y avait tellement d’eau qu’il y avait aussi des crapauds. Nos garnements en ont capturé un qu’ils ont fourré dans le sac de Krimo qui dormait. Il a hurlé et sauté dans tous les sens avant de réaliser. Après lui est venu le tour de Mohamed qui a fait, parait-il décollé sa tente !
A neuf heures, le matin, nous étions tous prêts lorsque le petit bus est arrivé. Nous prenions donc une fois de plus un raccourci. Nous avons constaté un trafic routier encore plus important que la veille. A une trentaine de kilomètres de Ghardaïa, notre bus nous a « lâché » à notre grand bonheur. Je pense que tout le monde était content pour différentes raisons. Certains l’étaient parce que c’était une étape courte et c’était la dernière, d’autres étaient, comme moi heureux de pouvoir à nouveau affronter le vent. Nous avions alors tout le temps, rien ne nous pressait. C’est donc lentement et en groupe que nous avons parcouru cette ultime étape. Un petit détour à l’entrée de la ville vers une clinique chirurgicale imposante, tenue par un médecin, une connaissance de Chakib. Puis nous avons rejoins les autres. L’université sur la gauche. Au loin la ville devant nous. Nous accédions à Ghardaïa par le flanc de colline qui lui fait face. Une superbe descente en virage. Nous nous sommes arrêtés sur une espèce de balcon qui faisait face à Beni Izguène. Détente, photos, casse-croûte avant d’entrer en ville pour aller retrouver l’ami de Krimo qui devait nous recevoir dans sa maison, à l’intérieur de l’oasis. C’est évidemment très bruyamment et sans passer inaperçu que nous avons traversé Ghardaïa pour aller jusque sur la place du marché déserte à ce moment de la journée. Quelques enfants nous ont suivi et regardé sous tous les angles Des personnes nous demandaient d’où nous venions. Ils étaient aussi étonnés de voir deux filles au milieu de ces grands garçons. Puis demi tour, en direction de l’oasis où nous avons entrepris d’aller à la recherche de la maison de notre hôte. Dans l’oasis, nous sommes allés jusqu’à cette espèce de barrage, construit sur le cours d’un oued. Un barrage en fait qui sert à retenir les eaux, qui lorsqu’elles sont trop importantes passent par-dessus. Enfin grâce à la technologie moderne, en l’occurrence le téléphone portable, notre hôte nous a situé pour venir à notre rencontre. Puis sur nos vélos, dans un dédale de petites ruelles où les voitures ne passent pas, tant elles sont étroites, nous avons cheminé jusqu’à notre demeure d’une nuit. Quel endroit paradisiaque ! Nasserdine qui habite en permanence dans la maison et entretient avec goût ce vert jardin, nous accueille.
Un jardin avec un petit tapis de gazon, des arbres fruitiers, des roses, de la menthe qui embaume. Des animaux dans l’autre coin : pintades, chèvres, poules, un magnifique coq !
La bâtisse, toute blanche avec une terrasse qui nous permettait de dominer ce magnifique jardin, d’imaginer l’étendue de l’oasis où, en fait les propriétaires ne viennent qu’en été. Evidemment, il y fait si calme et si bon ! L’intérieur de la maison était fait de toutes petites pièces sans fenêtre, les unes dans les autres et coquettement aménagées. Au dessus, une grande pièce ouverte sur la terrasse, comme un patio au premier étage d’une bâtisse. Et tout à fait au-dessus une terrasse complètement ouverte. Il y avait une petite salle de bains aménagée avec goût, dans la cour qui, très vite, a été occupée par les envahisseurs que nous étions. C’est dans cette ambiance de douceurs, de calme, de fraîcheur que nous avons passé l’après-midi. Certains ont bruyamment joué aux cartes sur un petit plan au-dessus d’un bassin plein de poissons rouges, d’autres se sont assoupis sur un coin d’herbe verte, le regard fixé sur un coin de ciel bleu. Puis autour d’un thé préparé par notre hôte une discussion animée s’est engagée. Et cela nous l’avons savouré tranquillement jusqu’à la fin de la journée, pendant que Nafaa et Mohamed projetaient de rentrer le soir même en taxi à Alger. Vers neuf heures, ils étaient toujours là et ont donc dîné avec nous. Un couscous délicieux, puis un thé accompagné de sucreries. Petit à petit chacun s’est détendu, là, devant la maison et les discussions ont progressivement laissé place à la chanson. Ceux qui le voulaient bien nous ont bercé de leurs voix ; fort agréable ! Puis nos hôtes sont allés chercher un de leurs amis qui devait venir chanter pour nous. Certains étaient déjà aller se coucher. Je suis restée, bien que le sommeil commençait à prendre le dessus. Notre chanteur a mis du temps avant de se lancer, et toutes ces chansons du sud étaient apaisantes, alanguissantes. J’étais assise à ce moment là, sur un petit muret à côté de Djaffar. Entre ses pieds un scorpion s’est faufilé. Du doigt il me l’a montré et avec ma chaussure je l’ai réduit à l’état de feuille. Tout le monde a réagi de la même façon. Nous avons tous abandonné les petits coins de jardin que nous nous étions réservés pour la nuit. C’était la course vers la terrasse maintenant. Et tout compte fait c’était pas mal du tout, parce qu’au bout d’un moment, je suis allé me coucher en me disant que de là-haut je serais bercée par cette musique envoûtante. Le ciel était magnifique, avec beaucoup d’étoile. A peine installée, d’ailleurs, dans mon sac que j’ai surpris une étoile filante. Le vent continuait de siffler dans les branches. J’observais la voûte céleste au son de la musique, qu’à tour de rôle Krimo, Nasserdine et ses amis nous jouaient. Très tard je les ai entendu se séparer et le calme est revenu. Ce calme qui apporte la sérénité, cette impression d’être comblée.
Il était temps de prendre du repos parce que le réveil était prévu pour six heures le lendemain matin, afin de charger une nouvelle fois le fourgon de toutes nos affaires pour le grand retour vers Alger. Chérif, devait rentrer comme il était venu, avec Saïd et Zineddine.
Nous avons presque respecté ce timing. Nous autres, en attendant notre avion, prévu pour quatorze heures, sommes allés faire un tour dans la ville de Ghardaïa.
Sur la place du marché, cette fois plus animée que nous ne l’avions trouvée la veille, chacun a pu faire quelques emplettes ou acheter des friandises. La particularité de cette région, les truffes pour ce qui est des aliments et, le pantalon bouffant pour ce qui est de l’habillement. Le pantalon si particulier à la région du M’Zab, existe dans les échoppes, il y en a de différentes couleurs. Et je le trouve très élégant. D’ailleurs beaucoup de personnes de tous âges le portent.
Après avoir erré à travers la ville, nous sommes allés nous asseoir à une terrasse de café en faisant nos commentaires sur notre séjour. J’avais l’impression de planer un peu. Une aventure allait se terminer !
Peu à peu le ciel s’assombrissait, il était plutôt marron, ce qui signifiait alors vent de sable. Vers midi, nous apprenons qu’il n’y aura pas d’avion pour rentrer à Alger. Ces conditions météorologiques ne permettant ni le décollage, ni l’atterrissage d’un avion. Il ne nous restait plus qu’une solution, rentrer par la route. Après un repas et un café, c’est vers la station de taxi que nous nous sommes dirigés. Il était treize heures trente quand, installés dans deux véhicules, nous avons pris la route vers Alger. Le trajet était long, mais les discussions animées, les arrêts, la variété du paysage nous ont occupé jusqu’à la nuit tombée.
C’est vers vingt-deux heures que je suis arrivée chez moi. Contente d’y être et déjà nostalgique de ce que j’avais laissé derrière moi.
Le lendemain matin, après une nuit très courte, le quotidien a repris mais, il me semblait que tout était différent. Depuis mon retour de cette expédition, et le fait d’écrire tout ce que nous y avons vécu, je revis chaque moment et en suis aussi émue que lorsque j’y étais.
J’espère que ceux qui me liront pourront percevoir ce bonheur de quelques jours qui durera l’éternité.

Saïda Younsi


Plaidoyer pour notre ultra

D’aucuns vont penser que je suis ignare en matière d’informatique ce qui est d’ailleurs vrai . Je ne suis qu’un néophyte néanmoins je suis (du verbe suivre) d’assez prés l’actualité relative aux computers pour savoir qu’il existe des appareils au nom barbare de scanner afin de copier et d’insérer des documents sans avoir à les réécrire.
Je vais pourtant prendre la plus belle de mes plumes afin de recopier pour vous un texte qui me semble d’une rare beauté .
J’aurais pu il est vrai scanner ce texte mais je préfère l’écrire moi-même car chaque phrase chaque mot,chaque lettre du texte que je tape sur mon clavier me fait vibrer au diapason de la foulée de ces ultrarunners.Car ce texte est évidemment relatif à l’ultra .
N’ayant pas moi-même le talent nécessaire pour écrire je reprend mot à mot le texte de Gilles Bertrand , texte écrit en introduction du livre ‘ULTRA , courir un monde sans limite ‘. Cela me permet d’avoir l’impression de coucher sur papier toutes mes sensations, sensations que Gilles Bertrand arrive à travers l’écriture , don des morts aux vivants dit-on , à faire partager à ceux qui comme moi sentent , vivent , vibrent mais ne peuvent malheureusement pas exprimer par des mots tout ce foisonnement de sentiments oui de sentiments qu’ils éprouvent pendant une course .
Ce sont des mots que je bois goulûment , avide que je suis comme la plupart d’entre nous de sensations merveilleuses . Ayant soif de cet air oxygéné totalement expurgé de toutes les scories que nos villes et vie asphyxiées ne nous permettent plus de respirer .

Le texte :

« Ultra : celui qui professe des opinions extrêmes .Si l’on s’en tient à cette stricte définition donnée par le petit Larousse , ce terme ne devrait s’appliquer en aucun cas à cette communauté de coureurs de grand fond souvent repliés et recroquevillés dans leur fragile coquille pour des courses de solitude ou le silence des pensées intimes prend de la résonance
sur ces routes de l’infini .
Ces hommes et ces femmes sont dans l’extrême certes .Mais rarement dans la parole, très rarement .ou bien pour conter dans leur cellule de vie, ces rondes , ces échappées , ces diagonales , ces médiatrices qui n’ont le prix que d’un ticket simple .Celui de l’aller pour toucher l’horizon sans fin , pour se retrouver seul face au miroir des vérités , pour faire saigner à vif son âme d’impuni .
Dans l‘ultra il y a la raison et son contraire qui poussent vous , moi et les autres à oser ce que l’ordinaire vous interdit .
L’ultra , c’est tout simplement vivre , respirer , en un seul mot exister au royaume de la banalisation , du correct , du mou , de l’insipide . C’est s’affranchir des lois restrictives du quotidien comme l’ont fait ces hommes et femmes témoignant dans ce carnet de voyage ou sur chaque continent l’ultra ouvre ses portes vers l’infini .
Car l’ultra c’est le voyage .Sur soi ,autour de soi .Autour du monde . Le monde à soi , le monde sans horizon que l’on fait tourner à l’infini sur son index .Son existence passée au scanner , découpée au scalpel . Pour se mettre à nu sur fond d’épure .Voila , l’ultra , c’est cela se mettre à nu . Se dépouiller de tout . Pour se venger , pour renaître , pour absoudre , pour compresser le jus mauvais de la douleur , pour explorer les parois rugueuses de sa vie . Sans parfois prendre garde au supplice du vide et du néant lorsque se referment les crocs de la blessure ultime . Lorsque le corps dit simplement ‘ non ‘.
Car l’ultra , c’est aussi un piége .Une route sans retour qui contraint à gratter jusqu’à l’os
Ce morceau de vie qui nous est offert . L’ultra c’est abattre un à un les préjugés , les craintes
Les paradoxes , cette foret d’encombres et de songes qui oblitèrent le parcours de chacun .

A Sparte , à St-denis , à Leadville ….au bout de la route , au bout du chemin , il y a toujours une rencontre , un coeur qui s’ouvre , un sourire , des bras qui étreignent votre corps
Malade , affaibli et amaigri .Des mots simples , des regards embrumés . La compréhension qui masque la déraison . Un regard pour se reconnaître soi-même .Pour susurrer ‘encore ‘ malgré les ‘plus jamais ‘.
Car avec l’ultra on ne solde jamais les comptes . »
GILLES BERTRAND .

Je trouve ce texte sublime .
Pouvoir vivre deux passions celle de l’ultra et celle de l’écriture s’agissant bien sur de Gilles Bertrand , est tout simplement extraordinaire .Ce sont des êtres sûrement bénis des Dieux .
Pour ma part je m’estime chanceux de partager grâce et avec vous tous et la passion de la course et celle de la lecture . Sans livres et sans jogging toute vie est une vie trop ordinaire .
J’espère de tout cœur que la lecture de ce texte va inciter les plus tièdes à nous rejoindre
pour notre nouvelle aventure du 100 km .Non ce n’est pas réservé qu’aux autres .
Allons Mesdames , Messieurs courage

Votre très dévoué Chakib Hadjadj

PS : Merci encore à notre ami Hamid Bouadjar .


Avis de recherche

Cela fait deux jours depuis qu’un troupeau de gnous a pris la direction du sud et nous n’en avons plus aucune nouvelle. C’est un troupeau formé de 13 mâles et 2 femelles, connus pour leur intrépidité. Ils avaient, sans crier gare, débarqué, un certain 18 avril, à Aïn Salah. Leur présence dans le grand sud du pays était motivée par l’exécution du plan qu’ils avaient, longuement, mijoté à la sauce kettano-saïdienne et pimenté aux épices chakibiennes. Le rêve insensé qui couvait depuis longtemps dans les têtes de ces dingues de l’aventure, était en train de se réaliser. Etant constamment à la recherche de sensations fortes dans les épreuves d’endurance physique, ces phénomènes avaient projeté de se lancer dans un raid de cinq jours, sur un vélo perché, (comme dirait maître corbeau), entre Aïn Salah et Ghardaïa, soit, une distance de sept cent kilomètres ; quel challenge ! Pour rendre l’opération encore plus corsée, ils n’ont pas hésité à affronter l’hostilité d’une saison célèbre pour ses terribles tempêtes de sable. Et comme si cela ne leur suffisait pas, ils avaient ajouté une autre complication, celle de se prendre, eux même, en charge sur le plan de la logistique. Pour ce dernier point, il était prévisible que Krimo allait avoir du pain sur la planche pour assurer une répartition harmonieuse des tâches quotidiennes auxquelles tous voudraient avoir droit. Mais, à ce sujet, nous pouvons faire confiance à notre meneur d’hommes ; nous sommes sûrs, qu’avec son sens de l’équité, il a du s’arranger pour que personne ne soit privé de sa précieuse corvée… Tous nos camarades qui ne sont pas du voyage et qui savent que ce périple est loin d’être une sinécure, sont très inquiets pour la vie de ces risque-tout ; solidarité oblige ! Le plus dure à supporter, depuis leur engagement dans cette région où les appareils téléphoniques ne servent, absolument, à rien, est cette absence d’informations les concernant. Le black-out qui nous est imposé nous donne, parfois, envi de réagir comme ce personnage de Molière qui se trouvant devant une situation analogue, se mettait à rabâcher, continuellement « Que diable allaient-ils faire dans cette galère ? » Il nous reste, donc, qu’à espérer que l’adage : pas de nouvelles, bonnes nouvelles, se confirme ; sinon, à tenir notre ventre jusqu’à ce qu’ils arrivent à Ghardaïa. Quant à moi qui devais les accompagner et dont le désistement, dans les derniers moments des préparatifs, m’a valu beaucoup de reproches, la promesse que je leur faîte d’être, l’année prochaine, avec eux, s’ils arrivent à s’en sortir vivants de ce raid, je la tiendrai In Cha Allah ! Quoi qu’il en soit, nous ne pouvons que tomber en admiration devant le courage et la volonté de cette équipe de gnous qui avancent toujours et ne reculent jamais. Chapeau bas ! Alger, le 20 avril 2007.

Mohamed Daimallah


Marathon Bac 2007

Cheres Toutes, Chers Tous, Accompagné les coureurs du marathon n’est pas aussi frustrant quand on arrive à trouver du plaisir à s’occuper des autres et à se mettre à leur service . Car j’étais tout aussi content de trouver quelqu’un pour me tendre une bouteille d’eau ou m’encourager de la voix durant les 30 km du must. Quelques impressions à vif dont je voulais vous faire part pour ne pas en râter une :

1/ Côté hommes : quelques bonnes surprises – Chakib qui me dit la veille qu’il n’allait faire que 25 à 30 km car devant préserver ses forces pour le triathlon dans moins de un mois . Il termine le marathon en 3.31’dans un état de fraicheur à faire rêver – Mestapha qui termine en 4.30 ou pas loin , pas entamé du tout à l’arrivée et cette joie mêlée de fierté qui se lisait dans les yeux de son jeune fils qui nous a aidé durant toute la course – Redouane qui franchit la ligne d’arrivée dans la douleur malgré une blessure qui s’était réveilée. – Une mention toute particulière pour Zinou qui accompagna Sonia durant plusieurs km pour ne pas laisser seule , lui qui pouvait terminer parmi les premiers . Une leçon d’humilité , de simplicité et d’entraide .

2/ Côté Femmes : encore plus de belles surprises – Sonia qui termine toute fraiche son 30è km ; elle qui pensait s’arrêter au 25è . Une preuve de courage et de dépassement de soi . – Saida , première féminine , toujours égale à elle même – Samia , toujours prête pour la bataille , qui termine aussi dans la douleur – Et Nacéra surtout , elle si réservée , qui achève son marathon en toute modestie en pas moins de 4.30 après un regain de fraicheur au … 3Oè km me disait elle après l’arrivée !!!

Côté organisation ; quelques points noirs – Points de ravitaillement pas bien marqués avec souvent non respect de la distance d’où confusions surtout au 10è – Les indications du parcours étaient inexistantes : surtout à un moment où les coureurs devaient couper pour prendre une route parallèle à l’autoroute puis au moment où ils devainet tourner à droite à l’arrivée – Enfin les coureurs auraient pu avoir un meilleur accueil à l’arrivée . La plupart avaient franchi la ligne d’arrivée ( laquelle ??? ) souvent à genoux , dont pour la plupart d’entre eux c’était le premier marathon, dans l’indifférence la plus totale . On aurait pu leur offrir une petite médaille , si c’est trop demandé , un tee shirt ou quelque chose d’autre qui aurait immortalisé cet évènement unique pour beaucoup d’entre eux . Les adhérents n’auraient certainement pas dit non si on les avait sollicité pour contribuer à ce petit geste. Je ne voudrai pas terminer sur une note péjorative . Ce marathon s’est Dieu Merci bien déroulé . Nous n’avons pas eu de blessés ou de défaillances physiques , ni d’accident sur la route ( encore un point à revoir car les coureurs n’étaient pas du tout protégés sur le parcours) . Comme l’aurait dit notre président Mohamed Daimallah : Dieu ne nous a pas abandonné une fois une fois de plus , la fraicheur étant au RDV durant tout le parcours . Et enfin pour clôturer cette belle journée , cette baignade inespérée qui a permis à beaucoup de coureurs de se délasser et se dégourdir. Longue vie aux Gnous . Vive le BAC.

Hamid Bouadjar


Marathon Dr Oussedik 2007.

C’est extraordinaire ! Je m’apprêtais comme tout président qui se respecte (sérieux mais qui ne se prend pas au sérieux) à distribuer des félicitations et des remerciements sur notre site web à tous ceux qui furent à l’origine de la réussite de notre marathon. Mais quelle fut ma surprise (agréable) de constater que certains gnous m’ont devancé. Il est vrai qu’avant de me mettre au travail, j’ai du d’abord me libérer de l’emprise dans laquelle madame sieste m’a tenu durant tout l’après midi ; elle n’avait eu aucune difficulté à m’emporter dans le sommeil réparateur dont j’avais grandement besoin. C’est ainsi que Saïda et Hamid qui sont, non seulement, de véritables gnous dans la course, mais aussi dans l’écriture, ont réagi d’une manière prompte et je les en remercie. Quant à ce marathon que nous avons dédié à la mémoire du regretté docteur Oussedik, il s’est, de l’avis de tous, déroulé dans de très bonnes conditions. Le mérite revient, d’abord, à l’ensemble des participants que je félicite pour le courage et la volonté qu’ils ont mis pour terminer la distance qui n’est pas à la portée du premier venu. A ce sujet il faut dire que Nacéra est la révélation de ce marathon, Un bravo particulier lui est donc décerné. Un grand merci est également adressé à nos camarades qui grâce à la solidarité qui règne au sein du groupe, ont été nombreux à sacrifier leur vendredi matin pour venir encadrer cette épreuve. Leur apport a été très apprécié par les marathoniens qui n’ont manqué de rien durant tout le parcours. Aussi, mes plus vifs remerciements vont à ceux qui ont mis à notre disposition leur moyens matériels. Sans eux il aurait été très difficile d’organiser cette course, il s’agit de : Mustapha Taguet, Azzoug Wahab, Saïda Younsi, Mourad Koliaï, Kamel Hamizi, Nacéra Haddad et Mohamed Djaïb. Mille mercis à tous et à la prochaine.

Daimallah Mohamed


Merçi les gnous.

merci et encore merci à tous ,au club BAC et à tous ces membres et adhérants et à ceux qui ont organisé le marathon du 25/7/2007,c’etait super bien aussi bien la logistique que le soutient moral pendant la course.je ne suis pas un gnou et vous m’avez accepté parmi vous à participer à cette belle manifestation à la mémoire du Dr OUSEDIK ,il me faudrait encore plus d’entrainement pour devenir gnou car j’ai abandonné à la sortie de BOUISMAIL.l’ambiance familiale et conviviale au sein du club m’a émerveillé et je vous souhaite une bonne continuation.longue vie au club.

Zouhir Guellati.


Marathon Dr Oussedik

C’est fait. C’était vendredi 25 Mai 2007 . Nous étions environ 80 au départ pour courir et une dizaine à vélo. Cette année, beaucoup de nouvelles coureuses : Samia le refait, c’était la seule femme l’année dernière, Nacéra et Sonia, toutes deux pensaient s’arrêter au semi et moi, là pour m’amuser. Le départ a été donné à 6heures 45, à partir du stade olympique. Nous avons pris la route express en direction de Tipaza. C’est une route qui longe la côte, nous avions donc la mer à proximité et à portée de vue quasiment pendant tout le trajet. Au départ le ciel était couvert, il faisait très humide. Ils étaient nombreux aussi à assurer la logistique. Il y avait deux fourgons, plus d’une dizaine de voiture, une moto, une ambulance de la protection civile et les gendarmes. Quel bonheur de voir tous ces coureurs s’élancer ainsi !


Grandes discussions, projets de nouvelles courses étaient les sujets abordés entre nous pendant les dix premiers kilomètres. Il faut dire que cette course était sans enjeu. Ensuite la file des coureurs s’est de plus en plus allongée. Certains avaient non seulement envie mais aussi la possibilité d’aller plus vite !

L’humidité commençait à laisser place à un air plus sec et le soleil commençait à nous réchauffer. Au dixième kilomètre, que de personnes là sur l’accotement à nous proposer de l’eau, des raisins secs, du sucre et de surcroît à nous encourager et nous applaudir. Je les trouve dévoués ces amis là. En fait ce sont ceux qui ont fait cette année le marathon de Paris et ceux qui ne sentent pas le courage de faire une si longue distance. Ayant moi-même été à leur place l’année dernière je sais qu’à voir les autres courir ça donne tellement envie !

Au quinzième kilomètre, à hauteur de la ville de Zéralda, la vue est magnifique là, au sommet de la petite côte que nous venons de gravir, la mer est d’un bleu magnifique, comme là pour nous narguer. D’ailleurs, je me suis dit : « plus vite tu arriveras, plus vite tu te baigneras ». Facile à dire mais la route est encore longue. Mais très agréable dans ce coin là. Le bord de la route est boisé d’un côté, et bordé de roseaux de l’autre ; il y a peu de voitures. Tiens mon frère passe en voiture et me salue. Moi ça me fait toujours plaisir de voir ou d’entendre quelqu’un que je connais quand je suis dans l’effort. Ca me donne un peu de punch. Le groupe de tête prend de l’avance tout doucement mais sûrement. Je sais que j’arriverai loin derrière eux, mais le temps que je mettrai m’importe peu. J’apprécie le paysage, bien que je le connaisse bien. D’ailleurs, il n’y a pas si longtemps, nous avons cette ballade à vélo. C’était juste avant de partir en avril dernier dans notre Sahara pour notre raid à vélo. Notre trajet est très peu vallonné. Ce ne sont pas des côtes très marquées et malgré tout, on se dépasse les uns les autres, on se rattrape et ainsi de suite.

Tant et si bien que l’on arrive au 25ème kilomètre sans que je n’ai vu le temps passer ! Je me distrait et m’occupe. Je pense aux filles qui sont derrière, auront-elles pu continuer ? Je l’espère et le souhaite. Dans notre meute de gnous le point fort c’est la persévérance. Chacun d’entre nous a appris à s’accrocher à chaque fois faire mieux que la précédente ! Avant d’arriver vers Douaouda, sur ma droite, une file de roseaux m’empêche de voir les cultures qu’il y a derrière. Le long de cette route qui serpente au dessus de la mer, les roseaux servent à délimiter des parcelles et à abriter les cultures du vent. Mais l’odeur qui monte est celle de la tomate qui vient d’être arrosée. J’imagine alors des tomates très rouges et pulpeuses ! Un peu plus loin, une odeur de fraises. Je continue mon chemin et rattrape Rabah qui est de l’autre côté de la route, sous les mûriers. Rabah est très grand, à ce moment là, il ne court pas vite et s’arrête de temps en temps cueille des mûres qu’il ingurgite ! Je fais un bout de chemin avec lui, nous parlons un peu, nous marchons aussi. Il essaie d’aller un peu plus vite à la sortie de Bou-Ismail mais se remet à marcher. Hamid arrive alors en voiture. Je ne l’avais pas revu depuis le départ. Il a avec lui Aziz et Sonia. Sonia est radieuse et contente d’elle, elle m’apprend qu’elle a arrêté de courir à 30 kilomètres. Magnifique ! Elle n’était encore jamais allée au-delà d’un semi. Belle progression. Je suis restée épatée par son sourire généreux. La joie et la fierté transparaissaient dans son regard.

Nous sommes à 33 kilomètres. Alors je reprends ma course, lentement sans m’arrêter et laisse Rabah à ses mures. A la sortie de ce village, la vue sur la mer à ma droite est complètement dégagée. J’aime la vue de la mer, j’aime sentir cette proximité avec l’eau. Il y a des pêcheurs au bord de l’eau. Il va falloir que je me hâte ! Dans ma tête, je veux me hâter mais mes pieds ne suivent pas vraiment. Comme s’ils pesaient très lourd. Et je ressens des crampes, parfois aux orteils, aux cuisses que je fouette, sans succès. Alors je joue une fois la crampe de l’orteil, une fois la cuisse, mais attention elle va aller au mollet. Je réussi à la refouler. Un regard vers la mer. Des enfants vendent des galettes au bord de la route. Ils m’encouragent. Je les remercie d’un sourire. Je ne peux même pas leur faire plaisir. S’ils savaient comme j’aimerais me mouvoir plus vite !

Et ainsi je m’occupe jusqu’à voir là-bas la borne sur le toit de la voiture : 40 kilomètres. Ouah ! Quelle joie, je suis contente. En une fraction de seconde : « il reste 4 tours de stade. Pas la mer à boire non ! Alors bouge-toi ! » Safer me tend une belle bouteille d’eau. Quel plaisir de boire. Il m’asperge aussi. Je continue ma course, si bien rafraîchie et quelques centaines de mètres plus loin, je fais pipi sur moi. A la fois le soulagement et contente de n’avoir personne à coté de moi.

Maintenant je me hâte d’arriver. D’ailleurs, je vois mon frère au loin, il vient d’ailleurs vers moi, il fait quelques pas à coté de moi. 4heures 20 me dit-il. Bof, tant pis. 20 minutes de plus que l’an dernier à Paris. Dommage. J’ai honte. Ils sont nombreux à être là sur le bord de l’eau ou dans l’eau. D’ailleurs je me déchausse et termine ma course dans l’eau. Comme ça fait du bien de se sentir flotter ! Comme c’est agréable de ne faire aucun effort pour flotter. Quel bonheur ! Je suis contente d’être là.

Savez-vous que mon prénom Saïda veut dire heureuse Un marathon de plus. J’ai pris la sage décision de faire un peu de musculation : les cuisses et les abdos. Il le faudra pour « mon 100 kilomètres », pour « notre 100 kilomètres » qui est dans onze mois. De toute façon avant cela j’ai un objectif bien plus proche : les jeux mondiaux de la médecine le mois prochain à Agadir. Le Maroc un pays que je ne connais pas. Une ville que je vais découvrir.

Quel bonheur ! Savez-vous que mon prénom Saïda veut dire heureuse ?!

Merci à tous ceux qui nous ont aidé à organiser ce marathon, le notre et merci à tous ceux qui nous ont assisté dans notre épreuve.


Saida younsi


Marathon 2007

ferradji

La journée du marathon des gnous qui s’est deroulé le 25/05/2007 était une journée de joie et de bonheur .Habitant val d’hydra j’ai preferé joindre les gnous, qui se trouvaient au stade du 5 juillet ,en courant une distance d’environ 4 km pour échauffer mes vieux muscles avant d’entamer le marathon . Le départ a eu lieu aux environs de 06H40min.Durant la distance des 15 km les gnous couraient tous ensemble .Aprés cette distance j’ai stabilisé mon rythme maximal pour terminer le marathon dans la joie .L’encadrement et le soutien des copains gnous était convivial et chaleureux et je tiens à les remercier milles fois . A partir du 20ieme km je me trouvais avec sonia et un autre coureur que je ne connais pas .Je suis arrivé à Douaouda bien frais et c’est à partir de ce lieu que j’ai commencé à gérer serieusement ma course jusqu’à BOUHAROUN .Les populations des agglomerations que j’ai traversé étaient indifferentes, ni encouragements ,ni applaudissements ,heureusement que la beauté de la mer bleue et les beaux paysages étaient là pour compenser cette indifference et m’ont aidé à terminer le marathon. Aprés 4h45min de course je me trouvais à la sortie de Bouharoun en train de chercher l’arrivée et soudainement j’ai été surpris par la voix de Nacer qui au lieu de m’encourager et de me montrer l’arrivée , il m’a averti que dans 10 minutes je serai ramassé par le fourgon où il se trouvait.Cet avertissement a provoqué en moi une colere melangée aux douces sensations qu’on ressent apres avoir couru 42 km .Envahi par les belles sensations je l’ai laissé donc executé son ordre et m’a balancé à l’arriere du fourgon , n’ayant pas trouvé où m’accrocher , j’ai été donc malmené par les freinages et les secousses dues à la piste qui mene à la plage.Nacer devrait savoir que le comble d’un gnou est d’arreter sa course et de le ramasser à 1.5 km de l’arrivée. Malgré cette maladresse la course était formidable et j’exprime sincerement ma reconnaissance à tous ceux qui ont organisé le marathon des GNOUS. CORDIALEMENT .FERRADJI ALI.


Agadir 2007

AGADIR, au Maroc, juin 2007 C’est là que cette année, se sont déroulés les jeux mondiaux de la médecine et de la Santé. J’ai eu le privilège et le bonheur d’y participer pour la première fois. En attendant le jour du départ, j’étais aussi excitée qu’un enfant qui va vers une nouvelle découverte, vers l’aventure. Je m’imaginais passer une semaine sur les terrains d’athlétisme, à la piscine ! Comme les grands quoi ! Et ce fut le cas… J’ai eu aussi la chance d’aller aux jeux avec des personnes que je connais et que j’aime beaucoup, Redouane, Omar et Nourredine, et d’autres que j’allais découvrir. Le voyage a été très long mais l’aventure a débuté à moins de deux heures de vol d’Alger : Casablanca. Nous y avons séjourné une douzaine d’heures, ce qui nous a permis de visiter quelques quartiers de la ville : la grande mosquée et la vieille ville près du palais royal.Nous nous sommes aussi habitués les uns aux autres : nous étions vingt-sept en tout. Il y avait les footballeurs, les nageurs, une athlète et une tenniswoman, un coureur, Karim, un tireur au pistolet et puis les pluridisciplinaires : Omar, Redouane et moi.

L’arrivée à notre hôtel à Agadir ne s’est faite que vers 2heures30 du matin. Nous ne rêvions que d’aller nous coucher ! Le lendemain matin, visite du site des jeux, inscriptions aux différentes disciplines. J’avais la ferme intention de courir toutes les courses et de nager un maximum. L’idée de lancer le javelot ne m’est venue qu’une fois sur le terrain, de même que le lancer du poids. En regardant les autres faire, il est difficile de se retenir ! Lundi matin, levée tôt afin de pouvoir digérer mon petit-déjeuner, je me demandais quel type de concurrentes j’aurai à affronter ! Mon cœur battait déjà la chamade… Il y ait aussi quatre nageurs algériens, qui eux semblaient tout à fait à leur aise : Djamel, Djallal, Lamine et Walid. Je les enviais de n’avoir pas l’air d’avoir le trac. Plus le temps passait et plus je devenais fébrile. Une fois la piscine prête à nous accueillir, – il a fallu, ce premier jour patienter pour qu’elle soit nettoyée– les épreuves ont pu commencer. Pendant ce temps, j’avais froid. Le temps était couvert, gris, très humide, pas un rayon de soleil. Puis petit à petit, la température est remontée et les séries de passage se sont progressivement constituées. Pour le 100 m nage libre, ma première compétition, il y avait deux séries, nous étions neuf en tout, dans ma catégorie. En attendant mon tour, j’ai pu savourer le spectacle. C’était d’abord le 50m dos. Toutes les catégories, filles et garçons se sont succédés. C’était magnifique. Certains avaient une allure … ils filaient, ils fendaient l’eau ! Il y eut un incident avec une nageuse québécoise. Elle avait mis la barre trop haut pour elle. Il a fallu l’aider à sortir de l’eau, puis une ambulance l’a transportée à l’hôpital, elle était choquée. Et puis…, c’est mon tour. Je suis appelée pour le 100 m nage libre. J’ai le souffle court. La piscine fait 25 mètres, il faudra donc faire 4 bassins. Comme je ne sais pas faire la culbute, je perds du temps au moment de faire demi-tour. Ca ne fait rien, il faudra faire avec. J’avais des supporters, et pas des moindres, parce qu’eux étaient les meilleurs. Après voir nagé aussi vite que je pouvais, le souffle coupé que j’avais, m’a fait une peu perdre la synchronisation de la respiration, si bien qu’à deux reprises, j’ai bu la tasse… Je suis arrivée la dernière, mais sous les applaudissements de mes fervents supporters. Bon pour aujourd’hui, c’est dommage pour moi. Demain peut-être, je ferai mieux. Nous sommes rentrés à notre hôtel tous ensemble, pour retrouver les autres : nos joueurs de foot, de tennis, de squash et de tir. Le tireur et les footballeurs avaient, eux aussi, bien travaillé.

L’après-midi, était consacré à l’athlétisme. Nous étions six à concourir. Le premier après-midi était consacré au 100 m, 5000m Hommes, 3000m Femmes et longueur. Chacun a choisi ce pourquoi il s’alignait et je me suis retrouvée inscrite au 100mètres, une expérience folle et toute nouvelle pour moi, ainsi qu’au 3000mètres. L’après-midi a été très longue mais très heureuse. Je passe sur mon 100 mètres mais j’ai beaucoup apprécié le 3000mètres. La première concurrente de ma catégorie a filé sans être inquiétée. Moi, qui étais en seconde position, j’avais, collée aux talons une concurrente dont je voulais me débarrasser. Grâce aux encouragements de Redouane et Omar, j’ai réussi à filer. Ce qui m’a valu la seconde place. Quelle joie !

Cet après-midi là, Omar devait jouer un match de tennis. Nous étions à regarder les concurrents défiler quand il nous a rejoint, tout en sueur, inquiet de savoir s’il n’était pas en retard, pour la course du 5000m. Et il a eu raison d’être arrivé à temps. Il a couru avec la rage de gagner, il s’est comporté comme les grands sur la piste, et il l’a remportée sa médaille, une médaille en or ! Notre journée s’est terminée dans l’allégresse. Nous avons tous été médaillés. Quelle émotion de savoir que l’on a bien couru, de savoir que l’on a pu faire mieux que d’autres. J’étais contente de moi et si contente, que j’étais pressée de courir à nouveau. Et tous les jours j’ai tenté ma chance à la piscine : le 400 m nage libre et puis le 100 m brasse. Qu’elles étaient fortes les nageuses ! C’est donc raisonnablement que je n’ai pas fait le 800 et le 1500 m nage libre. Rien qu’à imaginer le nombre de bassins à faire, j’en avais le tournis. Quand j’ai enfin obtenu la médaille d’argent au 100 m brasse, je n’ai plus concouru en natation.

Mon souhait étant bien sur de bien courir. Je crois que j’ai bien fait. Parce que j’ai alors pu faire le cross-country, un 10 km en campagne et enfin, le dernier jour le semi-marathon. La belle victoire. C’était ma plus belle course. J’étais dans mon élément et j’ai fait mieux qu’à mon habitude, j’ai aussi fait mieux que la meilleure de l’année précédente. J’étais très fière de moi. La joie était encore plus grande parce que Omar qui a aussi fait le semi marathon a brillé. Il a aussi vaincu, il a été le meilleur ! Une belle histoire aussi que le triathlon des jeux : 1500 m de natation, 40 km de vélo et 10 km de course à pieds. Walid et Karim ont voulu y aller. Belle épreuve ! et pour eux, la première expérience. Walid avait un gros avantage en natation. Il est d’ailleurs sorti le premier de l’eau. Karim avait deux avantages, le vélo il connaissait et la course à pieds aussi. J’ai suivi cette épreuve d’un bout à l’autre pour encourager et assister nos deux concurrents. Ils ont tous les deux été brillants ! Walid est sorti le premier de l’eau, mais après il s’est laissé distancé aussi bien à vélo qu’en course à pieds. Karim, sorti l’avant dernier de l’eau a pu d’une belle façon remonter et rattraper puis dépasser Walid. Karim s’est retrouvé quatrième dans sa catégorie. Ils étaient tous les deux heureux de cette expérience et cela se voyait sur leurs visages. Je crois que Walid fera à l’avenir des triathlons… J’espère qu’à l’avenir, je pourrai à nouveau vivre et partager avec d’autres cette si belle expérience !

Saida Younsi

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